lundi 20 juin 2011

Lézarder au cinéma (Rango)


-          « Avec la voix de Johnny Depp »… Comment le marketing peut-il réussir à nous vendre « Rango », un film d’animation américain produit ni par Pixar ni par Dreamworks, avec cet argument-là ? Sachant que il n’y a sûrement que cinquante copies en version originale sur les plus de 700 distribuées en France, il aurait été plus juste d’écrire « Avec la voix du doubleur de Johnny Depp »…
-          Qu’est-ce qui te prend de commencer par un reproche ? Tu as une dent contre ce film ? « Rango » a heureusement bien d’autres qualités que les personnalités américaines qui ont acceptées de doubler les personnages dans la version originale. La première d’entre elles est son animation, d’une facture encore jamais vue dans ce type de films d’animation : les textures sont incroyables de réalisme, et non plus lissées comme ce que l’on a l’habitude de voir habituellement. Du coup, le film est très beau visuellement, tant au niveau des décors que des personnages.
-          Surtout les personnages ! « Rango » étant une parodie de western spaghetti, tous les animaux qui composent le bestiaire du film sont moches, sales et poussiéreux et dotés de véritables trognes qui permettent une fois encore au film de se distinguer.
-          L’imitation des westerns est donc ici très réussie, mais ce n’est hélas pas tout le temps le cas… Le film est perpétuellement en train de citer ou singer les classiques du western spaghetti, les films de Sergio Leone en tête bien évidemment, mais aussi d’autres films comme « Apocalypse Now »… Or, l’accumulation des clins d’œil qui semble être là pour plaire à tout prix au spectateur adulte et imposer un second degré au film finit par nuire au plaisir de la projection. Les parodies n’ont souvent rien d’original et peuvent même agacer lorsqu’on les a déjà vus et revus un million de fois ailleurs !
-          Sans parler de la musique de Hans Zimmer. Le compositeur,  au lieu d’assumer complètement ses inspirations – c’est-à-dire les thèmes d’Ennio Morricone – mixe tout ensemble et en inonde le film. A force de croire entendre le début de tel ou tel morceau pour finalement se rendre compte que c’est une musique « originale », on finit par regretter que Gore Verbinski, le réalisateur, n’ait pas préféré accompagner systématiquement le film des thèmes dont Zimmer s’inspire.
-          Heureusement, le film s’en sort très bien sur d’autres tableaux. On reconnaît la touche du réalisateur à travers plusieurs séquences oniriques très bien faites, et le film aborde de façon comique l’écologie – ce qui n’est pas souvent le cas ailleurs.
On retiendra…
Les très belles images de synthèse du film, qui n’ont jamais rendu aussi réaliste un film d’animation.

On oubliera…
La parodie est souvent trop lourde et trop présente.

« Rango » de Gore Verbinski.

Par Miltiade

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