lundi 20 juin 2011

La météo de la semaine (Même la pluie)



-          « Même la pluie », donc ?
-          Hum. Je ne sais pas si ça va passer. Nos introductions sont de moins en moins bien.
-          Tu as tout gâché ! Personne ne l’avait remarqué ! Ils sont tous en train de réviser, ils n’y avaient pas fait attention…
-          Bon. « Même la pluie », donc. Le film que l’Espagne a choisi comme candidat national pour l’Oscar du meilleur film étranger.
-          Autant dire qu’il risque d’être assez vite éliminé…
-          Ne sois pas si dur. Après « Somewhere » la semaine dernière sur la vie d’acteurs, voici un nouveau film sur le cinéma qui présente une réflexion sur l’engagement des cinéastes. Trois histoires coexistent dans ce film : d’abord, les difficultés d’une équipe occidentale à tourner un film en Bolivie, à Cochabamba, sur la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb ; puis le film lui-même tourné par cette équipe dont on voit quelques extraits ; enfin la révolte des habitants de Cochabamba contre la privatisation de l’accès à l’eau courante, dernière histoire qui prendra peu à peu le pas sur les autres.
-          Tout l’argument du film est de faire naître des résonnances entre ces trois histoires, puisqu’elles sont étroitement imbriquées : l’équipe du film profite des faibles coûts boliviens pour engager à peu de frais des figurants locaux, qui lanceront les manifestations puis les grèves contre la privatisation de l’eau.
-          Un dispositif assez complexe mais très bien maitrisé, étant donné que chacune de ces trois parties est aussi convaincante - et en particulier le film sur Christophe Colomb -, dispositif qui constitue donc la réussite du film…
-          … mais aussi sa limite. Le même problème surgit dans chacune de ces trois histoires, celui de l’exploitation des indigènes, et le dispositif montre ici toute sa force avec une mise en abyme immédiate qui accentue le questionnement du film. Mais justement, quand ce même problème se répète dans les trois niveaux de l’histoire, le film n’arrive plus à cacher l’artificialité de sa mise en scène. La coïncidence est trop suspecte.
-          Oui, peut-être aurait-il fallu séparer complètement les trois histoires pour créer une sorte de vertige lorsque l’on s’aperçoit que le temps n’abolit pas les injustices…
-          Sauf que ce film que tu me décris là n’a presque plus aucun point en commun avec « Même la pluie ».

On retiendra…
Le scénario à niveaux du film.

On oubliera…
Le scénario à niveaux du film.

A noter :
Le film est inspiré de la véritable guerre de l’eau qui a éclaté à Cochabamba en 2000.

« Même la pluie » de Iciar Bollain, avec Gael Garcia Bernal, Luis Tosar,…

Par Imer et Miltiade

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