lundi 20 juin 2011

On ne peut pas s’y Tronper (Tron : l'héritage)

Un programmateur décide de partir sur les traces de son père, disparu depuis 20 ans. Très rapidement, ses recherches le poussent à s’immerger dans le programme informatique que celui-ci avait créé à l’époque.

-          Tu m’écoutes quand je parle ? Qu’est-ce qui te prend de pianoter comme un dingue sur ton clavier ? Mais… pourquoi écris-tu toutes ces lignes de code ?
-          Mais laisse-moi donc ! Je suis en train de créer le programme parfait, celui qui va « restructurer la condition humaine » !
-          Et tu t’es achetée une moto ! Non, ne me dis pas que tu as été captivé par ce film…
-          Bien sûr que non ! Je suis juste en train de réviser mon contrôle d’ADA. Et de toute manière, ce n’est pas « Tron : l’héritage » qui me convaincra de la toute-puissance de l’informatique au point de me réorienter en MIC.
-          En effet, malgré d’énormes attentes, cette suite à « Tron », premier film à intégrer des séquences réalisées entièrement à l’aide d’effets numériques, déçoit profondément. A sa sortie en 1982, les effets spéciaux numériques de « Tron » étaient une petite révolution…
-          Sauf qu’aujourd’hui, en 2011, ces séquences sont devenues très banales. Et « Tron : l’héritage » n’a plus aucune nouveauté à proposer, un an après la démocratisation de la 3D.
-          Rien de neuf à proposer, et rien d’autre non plus… Joseph Kosinski avait pourtant tout : des moyens énormes mis en œuvre par Disney ; l’acteur Jeff Bridges ; il fut l’un des premiers réalisateurs à utiliser les caméras 3D de James Cameron ; et a convaincu le duo français Daft Punk de se charger de la bande originale du film…
-          Mais hélas, il ne reste au final presque rien de toute cette entreprise, excepté l’ambiance et la musique. Le scénario se révèle être très brouillon, voire complètement absurde, un salmigondis de références cinématographiques (la réplique culte du film plaira à Georges Lucas : « Je ne suis pas ton père ») qui manque donc de cohérence et surtout d’enjeu pour le spectateur. Les scénaristes n’ont pas su développer une intrigue assez liée à notre monde réel pour donner une quelconque intensité dramatique à l’histoire : on n’arrive jamais à croire un seul instant que ces programmes totalitaires, protagonistes du film, puissent menacer notre existence…
-          Les acteurs ne relèvent hélas pas le niveau, à commencer par celui qui incarne le héros Sam Flynn. Ils se retrouvent embourbés dans des dialogues ridicules (« Je n’ai pas pu éviter le génocide des algorithmes isomorphes ») et ne réussissent pas à insuffler le rythme et l’émotion qui manquent singulièrement au film…
-          En effet, le montage et la réalisation de « Tron : l’héritage » sont vraiment médiocres. La mise en scène débutante de Kosinski tente quelques effets - sans succès, et le montage trop lent rend le film tout plat malgré son relief 3D : les scènes d’action se retrouvent traitées de la même façon que celles de dialogues, tuant toute émotion. Même les ralentis manquent de dynamisme !
-          Tu ne me laisses plus qu’à conclure avec la réflexion philosophique profonde que propose le film : « la perfection est inaccessible ». Réflexion dont on se dit d’ailleurs en sortant de la salle que le réalisateur l’a vraiment très prise au sérieux, vu le résultat. Tout le contraire de « Black Swan », dont on vous parlera la semaine prochaine…
On retiendra…
L’extraordinaire musique de Daft Punk, qui aurait due être nommée à l’Oscar ! Elle surclasse tranquillement le film, lui étant bien supérieure…

On oubliera…
En vrac : les dialogues, les acteurs, la mise en scène, le montage. On en passe et des meilleures...

A noter :
Voir ce film en 2D est suicidaire. Si vous faîtes l’effort de le voir, allez-y en 3D, ou mieux en IMAX 3D.

« Tron : l’héritage » de Joseph Kosinski, avec Jeff Bridges, Garett Hedlund, Olivia Wilde,…

Par Imer, Maroufle et Miltiade

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