lundi 20 juin 2011

Les randonneurs (Les chemins de la liberté)



-          C’est encore loin la liberté ?
-          Ha ha ha, très drôle… C’est la question que suscite le titre français un rien pompeux du film de la semaine, « Les chemins de la liberté », et qui marque le retour derrière la caméra de Peter Weir, réalisateur de « Le Cercle des Poètes Disparus » et « The Truman Show », après sept ans d’absence depuis « Master and Commander : de l’autre côté du monde ».
-          N’y allons pas par quatre chemins : la leçon du film est qu’on ne revient pas toujours avec un chef-d’œuvre. Le film retrace l’odyssée entreprise par un groupe de prisonniers en 1941 évadés d’un goulag en Sibérie, et qui s’est achevée… en Inde.
-          Un périple extraordinaire qui est en fait celui de l’officier polonais Slawomir Rawicz, et qu’il a raconté dans l’ouvrage « A marche forcée », best-seller en son temps (publié en 1956), dont le film est l’adaptation.
-          Une « histoire vraie » qui est très sérieusement remise en doute et dont on est à peu près sûr aujourd’hui que l’auteur ne l’a jamais vécue. Son roman est en fait une pure fiction, mais inspirée des voyages que d’autres évadés du goulag ont pu effectuer…
-          Et c’est là tout le problème de ce film : il n’a pas réussi à nous faire croire à cette histoire. Au fur et à mesure que le film fait son chemin, la crédibilité de l’ensemble diminue. Ce processus s’emballe même à la fin du voyage, où Weir semble s’être rendu compte du manque de vraisemblance  de son histoire et expédie la traversée de l’Himalaya (!) en quelques plans.
-          C’est dommage, car les paysages sont vraiment beaux, en particulier lors de la traversée du désert de Gobi et les acteurs sont convaincants. On peut saluer l’équipe de maquillage qui rend particulièrement bien la déchéance physique due à la sécheresse et le manque de nourriture, les acteurs apparaissent physiquement de plus en plus marqués par le soleil, la soif, la saleté, les pieds gonflés par les oedèmes. Alliés à la beauté des paysages, c’est un vrai spectacle. Mais Peter Weir nous perd en chemin, lorsqu’on se rend compte qu’il n’a finalement rien à dire dans ce film.
-          Il ne reste que la première partie du film, qui raconte la captivité des prisonniers du goulag, où la caméra très proche des personnages retranscrit très bien la dure réalité de ces camps, notamment lors d’un passage dans les mines, et la toute fin du film, très émouvante si on s’est laissé prendre par l’histoire.

On retiendra…
Les décors et la performance des acteurs.

On oubliera…
La mise en scène trop classique.

« Les chemins de la liberté » de Peter Weir, avec Jim Sturgess, Ed Harris,…

Par Imer et Miltiade

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