dimanche 29 mars 2015

Atmosphère (Lost river)

La méfiance est ce qui prédomine lorsqu’on apprend qu’un acteur se fait réalisateur. Le métier est tellement différent de l’avant à l’arrière de la caméra qu’une certaine étanchéité du talent entre ces deux côtés est communément reconnue… Curieusement, la méfiance est encore plus grande lorsqu’il s’agit du premier film d’un acteur très réputé. Sûrement parce qu’on pardonne moins facilement à un acteur-réalisateur les erreurs de « premier film » par sa connaissance supposée plus grande de la manière dont on fabrique un film par rapport à un réalisateur débutant.
Voilà où on en était lorsque la sélection du premier film de Ryan Gosling a été annoncée à Un Certain Regard à Cannes en 2014. Quoi ? L’acteur mutique révélé par Nicolas Winding Refn avait donc quelque chose à dire ?


Oxymores
Cet a priori explique peut-être la surprise que l’on éprouve en découvrant « Lost river ». Le film est d’abord une histoire d’atmosphère, même si le terme s’est bien galvaudé. Seule, l’intrigue générale, cette histoire d’affirmation de soi d’un adolescent, n’est pas très intéressante, car elle n’a rien d’original. Mais quelque chose retient l’attention, qui doit beaucoup à l’excellent choix de tourner dans le cimetière urbain qu’est (en partie) devenu Detroit. L’abandon de la ville est si criant qu’il finit par tout contaminer. L’espace dans lequel se déroule le film est un lieu à part, perdu, qui ne croit plus beaucoup en l’avenir et se dirige lentement vers le néant. Un ailleurs qui tire le film vers la fable, mais qu’on ressent pourtant comme intimement connecté à notre monde. L’intrigue peut sans mal y adosser les pertes et tourments de ses personnages, qui existent presque tout seul, alors qu’ils sont irréels et bizarres – ce qui les rend terrifiants, comme ce tyran dérisoire habitant un zoo.
« Lost river » est donc un conte très noir, sorte de southern gothic enténébré et chatoyant, doux et violent, où la nuit parait lumineuse (superbe photographie de Benoît Debie). L’œuvre, pleine d’oxymores, étonne encore lorsqu’elle installe dans le récit une boîte de nuit cauchemardesque, un cabaret dérangeant où se jouent des numéros pervers et burlesques, macabres et sanguinolents, très saisissants. Et ceci n’est rien face à ce que réservent les coulisses de l’établissement.
Singulier et captivant, « Lost river » est un film marquant qui se débarrasse bien vite du passé de son réalisateur pour exister seul.

On retiendra…
Une atmosphère d’abandon, belle et effrayante, qui précipite par moments dans un mélange extrêmement dérangeant d’horreur et de burlesque.

On oubliera…
Une intrigue générale initiatique qui n’a elle aucune originalité.


« Lost river » de Ryan Gosling, avec Iain De Caestecker, Saoirse Ronan,…

mardi 24 mars 2015

La matière des données (Hacker)

Après « Public enemies », il aura donc fallu attendre six ans pour que Michael Mann revienne sur les écrans de cinéma. Une période d’inactivité cinématographique inhabituellement longue pour cet immense réalisateur qui, par ailleurs, ne s’est jamais précipité. Est-ce à cause de difficultés de financement ? Si c’est le cas, rebondir sera encore plus difficile pour Mann au vu de la carrière américaine catastrophique de « Hacker ». Avec ce thriller d’inspiration geek, le cinéaste s’attaque à l’ultra contemporain cyberespace.


Recherche visuelle
Les années ont beau passer, la singularité du cinéma de Michael Mann n’a toujours pas faibli. C’est un filmeur sans pareil, dont la sophistication visuelle émerveille à chaque plan. Il est toujours le seul à avoir compris quelles potentialités folles recelait le numérique pour créer de nouveaux types d’images. Il poursuit dans « Hacker » l’expérimentation visuelle développée depuis « Collatéral » (2004), avec ces images hyperréalistes qui tirent doucement vers l’hallucination, notamment lors des séquences nocturnes, d’une beauté toujours aussi stupéfiante. La sophistication des images de « Hacker » est encore plus grande lors des scènes d’action du film, où éclate à la figure du spectateur la force et l’invention visuelles du cinéaste. Mann fait s’opposer la très haute résolution des images permise par la caméra numérique à leur fréquence de défilement de 24 images par seconde, pour faire se mélanger et se brouiller les notions de flou et de netteté. Ce régime visuel démultiplie la violence des mouvements. Il lui suffit alors de filmer une course en  steadicam pour produire une scène d’action optiquement frappante et incroyablement haletante.
         Comment cet inventeur visuel allait-il donc représenter le monde caché numérique, l’anti-spectaculaire guerre cybernétique ? En restant attaché à la matérialité du monde informatique. Mann se raccroche coûte que coûte au visuel. Pas d’abstraction : les données numériques ne sont que peu représentées (les lignes de code n’envahissent pas l’écran), ce sont leur support physique qui concentrent l’attention du réalisateur. Ainsi, Mann projettera ses spectateurs dès les premières minutes du film dans la matérialité de l’informatique. Pour nous montrer la dissémination d’un malware, la caméra nous embarque au cœur de micro-processeurs, se rapprochant dans un zoom vertigineux jusqu’à la résolution des images de la microscopie électronique, où s’emballent les données les données le long des pistes du circuit, emballement qui raccorde avec l’explosion de ventilateurs géants d’une centrale nucléaire. Images incroyables, qui laissent augurer d’un très grand spectacle liant par des sauts le micrométrique au macroscopique, mais qui seront curieusement abandonnées dans la suite du film.

Auto-remake
         Mais ce refus de l’abstraction cache aussi une évidente tentation classiciste. Le scénario de « Hacker » ne propose rien d’aussi recherché que les démarches esthétiques avec lesquelles il est mis en images. L’opposition a beau être délibérée, elle n’en produit pas moins des déceptions. Michael Mann rejoue ici de nombreuses scènes directement tirées de ses films précédents, donnant la bizarre impression d’assister à des bouts d’auto-remakes. Le couple de « Hacker » joué par Chris Hemsworth et Tang Wei ressemble énormément, au point de les confondre, à celui déjà interprété par Colin Farrell et Gong Li dans « Miami vice ». Panne d’inspiration ? Ou interdiction de prise de risques ?
Si l’histoire que nous raconte Mann semble déjà nous avoir été racontée, il est encore capable de surprises. Le film contient un point de bascule digne d’une déflagration, qu’on ne peut évidemment pas raconter, mais qui est sans nul doute le sommet de cette œuvre.
          Michael Mann prouve une fois de plus son indépendance et ses capacités uniques de filmeur, mais semble être arrivé au bout de son propre système narratif. La suite ne devrait en être que plus étonnante encore.

On retiendra…
Une manière véritablement unique de filmer, une sophistication visuelle littéralement stupéfiante.

On oubliera…
Michael Mann fait se reboucler son cinéma en revenant sur des scènes devenues stéréotypes de son œuvre.


« Hacker » de Michael Mann, avec Chris Hemsworth, Tang Wei, Leehom Wang,…

Une belge à Tokyo (Tokyo fiancée)

Le Japon. Un ailleurs où tout nous est d’autant plus étranger qu’il a quelque chose de familier. Un monde proche et lointain à la fois, qui garde toujours quelque chose d’insaisissable. Le raconter passe donc forcément par une forte subjectivité. D’où la fascination des cinéastes étrangers pour ce territoire et cette culture : après que trois réalisateurs français et coréens (Gondry, Carax et Joon-Ho), puis l’iranien Kiarostami, aient exposés leur vision du Japon dans « Tokyo ! » et « Like someone in love », c’est au tour du belge Stefan Liberski de faire de même… à travers l’adaptation de l’une des œuvres les plus célèbres d’Amélie Nothomb, « Ni d’Eve ni d’Adam ».


L’histoire est fidèle à celle du roman. Amélie est belge, bien que née au Japon, où elle a vécu jusqu’à ses 5 ans. Elle en a désormais 20 et plus aucun doute : sa place est au Japon. Aussi déménage-t-elle à Tokyo avec un aller simple. Pour faciliter son intégration, elle propose des cours particuliers de français et rencontre alors Rinri, jeune tokyoïte de son âge, issu d’une famille aisée. Après être devenu sa « maitresse » (de français), elle en deviendra l’amante. Amélie a tout pour être heureuse, et pourtant un malaise la gagne peu à peu…
« Tokyo fiancée » est un récit initiatique, conjuguant découverte culturelle, initiation amoureuse et apprentissage de soi. Liberski met en scène une quête identitaire où la construction de soi est aiguisée par la rencontre avec une culture étrangère. Le réalisateur s’appuie pour cela sur une actrice extraordinaire, à laquelle il est difficile de résister, Pauline Etienne. L’actrice porte le film du début à la fin (il n’y a pas d’autre ligne narrative que son histoire), et entre elle, si désarmante de naturel, et le spectateur, le charme opère dès les premières secondes : la complicité est immédiate.
Le regard du réalisateur Stefan Liberski sur le Japon épouse au plus près celui de son héroïne. La mise en scène nous fait partager partager l’ivresse de la découverte éprouvée par Amélie car tout, dans la société japonaise, semble matière à fascination. Le film a ce côté amusant de catalogues de surprises. Dans les extérieurs, la caméra ne cesse de happer des détails – aussi bien architecturaux, culturels, que comportementaux – où ressort notamment le balancement si typiquement japonais entre la nature et l’urbain. La superbe photographie de Hichame Alaouie, douce et colorée, transmet au spectateur l’émerveillement d’Amélie.
Cette découverte par une étrangère de la société japonaise est très souvent cocasse mais Liberski a l’intelligence et l’habileté de ne jamais verser dans la moquerie. On ne rit pas aux dépens de l’autre mais avec – à aucun moment « Tokyo fiancée » ne bascule dans le piège facile de la ridiculisation.
Les événements racontés dans ce long-métrage sont très quotidiens, et pourtant Liberski en fait de grandes péripéties romanesques. Tout est matière à fiction, affirme Amélie Nothomb. Stefan Liberski le prouve en faisant voyager son film à travers les genres cinématographiques. Ainsi, la réalisation évolue aussi bien dans le registre intimiste que dans la comédie pure, fait des écarts du côté du policier, éclate soudainement dans la comédie musicale – moment assez dingue où la joie d’Amélie fait déborder le film en-dehors de tout cadre réaliste, Pauline Etienne se lançant dans une adaptation de « J’aime la vie » de Sandra Kim… Ce voyage de la mise en scène à travers les codes narratifs est très cohérent car il apporte du dépaysement jusque dans la manière dont cette histoire de dépaysement est racontée.
Outre le passage à la comédie musicale, un autre moment marquant de mise en scène retient l’attention. Il intervient lorsqu’Amélie s’attarde dans la volupté d’une source thermale. Le jeu lumineux créé par les ondulations de l’eau, avec l’abandon de ce corps, font que le plan est très beau, mais la caméra semble s’attarder sur la nudité de l’actrice. Au moment où nait un malaise arrive soudainement une vue d’ensemble où le spectateur s’aperçoit en même temps qu’Amélie qu’elle se donnait involontairement en spectacle  à un employé de la station venu ramasser des feuilles mortes. Par ce montage adroit, Liberski communique au spectateur un trouble comparable à celui qui saisit la jeune femme. Liberski excelle ainsi à nous communiquer les sensations et les sentiments de son héroïne, en mettant entièrement sa mise en scène à son service.
A l’inverse, le réalisateur déçoit à certains moments, lorsqu’il est pris par la volonté inutile de rappeler au spectateur qu’il regarde une adaptation de Nothomb. Certaines des phrases dites en voix-off par Amélie, tirées directement du roman, sont redondantes car elles disent tout haut ce que les images montraient déjà. On regrette de même que Pauline Etienne soit artificiellement grimée en l’image publique d’Amélie Nothomb le temps de séquences oniriques intervenant régulièrement tout au long du film. Certes, ces parenthèses visuelles donnent de soudaines bouffées d’air à ce film narrativement très linéaire, mais la référence à l’écrivaine est clairement surnuméraire. Quelque part, cette insistance diminue un peu le film car elle fait passer l’idée que « Tokyo fiancée » n’a pas d’autre justification qu’être l’adaptation du roman « Ni d’Eve n d’Adam » – alors que le film tient debout tout seul.
Le séjour d’Amélie à Tokyo s’achèvera au moment où, au contact de l’autre, immergée dans cette culture irréductiblement étrangère à laquelle elle échoue à s’accoutumer, elle réalisera, presque contre elle-même, que ses aspirations véritables sont ailleurs que dans cette vie en couple au Japon avec Rinri. La séparation avec ce dernier, aidée dans le film par le funeste accident de Fukushima, apparait comme une évidence douloureuse, mais elle a la beauté d’une découverte de soi et la promesse d’un accomplissement futur. Il faut découvrir les autres pour se connaitre soi-même : c’est la belle et généreuse démonstration de ce film qui ne manque pas d’intelligence.

On retiendra…
Le parcours d’Amélie est filmé avec une fantaisie douce très sympathique.

On oubliera…
Peu de points saillants dans ce long-métrage au souvenir très délétère…

« Tokyo fiancée » de Stefan Liberski, avec Pauline Etienne, Taichi Inoue,…

samedi 14 mars 2015

Vices et vertus du plan-séquence (Birdman)

Depuis 2000, Alejandro González Iñárritu a imposé son nom dans le cinéma d’auteur international en quatre films, tous sélectionnés et récompensés à Cannes et à Venise. Après avoir réalisé un film en Europe (« Biutiful », 2010) et un autre sur trois continents (« Babel », 2006), Hollywood lui a ouvert ses portes pour son cinquième long-métrage, « Birdman ». Etape décisive pour un réalisateur, le « film américain » peut tout aussi bien briser une carrière (« The tourist » de Florian Henckel von Donnersmarck) que la lancer sur orbite (« Drive » de Nicolas Winding Refn). Un tournant qu’Iñárritu aurait difficilement pu mieux négocier : en remportant notamment les statuettes de Meilleur film et Meilleur réalisateur, « Birdman » est le grand gagnant de la 87ème cérémonie des Oscars.


Les deux tranchants du plan-séquence
Il n’y a pas de meilleur procédé d’immersion que le plan-séquence, car il restitue une action en temps réel, sans effet de raccords, et atteint donc à un effet de réel extrêmement puissant. Mais, pour un réalisateur qui l’emploie, le plan-séquence est une arme à double tranchant. La complexité technique que demande sa réalisation impressionne, et l’on peut très rapidement se retrouver à admirer la perfection de l’exécution du plan, plutôt que de suivre l’histoire... D’où l’impression, parfois, que le réalisateur l’utilise pour épater plutôt que pour servir son propos. La faiblesse du plan-séquence vient paradoxalement de sa perfection : elle rappelle en effet l’artificialité du tournage du plan, contrant du même coup l’effet de réel recherché…
Le plan-séquence est donc une affaire extrêmement délicate. Avec l’essor des techniques numériques, il est devenu beaucoup plus facile d’exécution, et s’est banalisé, pour des résultats pas forcément plus heureux.

Un procédé intelligemment utilisé…
Iñárritu a donc pu mettre en scène son film « Birdman ou (la surprenante vertu de l'ignorance) » sous la forme apparente d’un unique plan-séquence de presque deux heures, grâce au travail formidable du chef opérateur Emmanuel Lubezki. Impossible de le nier, la forme du film est impressionnante. La longueur du plan fait qu’on finit par se défocaliser de l’exécution – évidemment parfaite – du plan, pour revenir à l’histoire. Il s’agit du montage à Broadway d’une production théâtrale, l'adaptation d’une nouvelle de Raymond Carver, par  Riggan Thomson, acteur déchu d’une saga de films de super-héros (« Birdman ») souhaitant se rebâtir une notoriété artistique.
Le choix de mise en scène d’Iñárritu vise à plonger le spectateur au cœur de l’agitation qui précède les premières de la pièce, ainsi que celle qui s’est emparée de l’esprit de Riggan Thomson, qui est parfois possédé par une folie où il se retrouve doté des mêmes pouvoirs que le super-héros Birdman qu’il incarnait jadis. Le plan-séquence permet à Iñárritu de supprimer toutes les frontières entre la scène du théâtre et ses coulisses : la caméra organise un va-et-vient incessant entre les deux espaces, renforçant l’agitation, le tourbillon, l’excitation autour de la pièce, et faisant sentir le stress virant à la panique de Riggan Thomson, acteur qui joue le futur de sa carrière artistique avec cette production.
L’effet est très efficace, mais le procédé atteint à une puissance supérieure puisque le plan-séquence ôte aussi la barrière entre la rationalité et la folie du personnage principal. Lorsqu’il se retrouve seul, Riggan Thomson se met à entendre une voix et devient doué de pouvoirs tels que la télékinésie. Pour le spectateur, le personnage semble donc être en proie au délire, et le film, nous restituer sa vision intérieure en évoluant dans le registre du fantastique. Mais l’absence de transition entre ces scènes et celles où le réel reprend ses droits apporte une ambigüité très forte et fait douter de la folie du personnage et du registre réaliste du film.
                Le plan-séquence de « Birdman » abolit même les frontières du temps, puisque des ellipses se glissent dans l’exécution du plan, selon une utilisation plutôt géniale qui contredit l’effet de temps réel du procédé. En confiant le rôle principal à Michael Keaton, Iñárritu essaye même d’abolir la frontière entre le film et la réalité, puisque Michael Keaton est lui-même connu pour être l’interprète de « Batman » dans les deux films de Tim Burton.

… mais servant un propos trop peu fourni
          Cette réalisation d’Iñárritu est donc très intéressante, mais est malheureusement quelque peu disproportionnée par rapport au sujet du film. « Birdman » aurait pu, peut-être, faire un excellent court-métrage. Iñárritu montre le désir insensé de gloire et l’égoïsme fou d’un acteur star, la grandeur et la petitesse inextricablement mêlé de ce métier plein de paradoxes. Mais au bout de trente minutes de film, Iñárritu a déjà tout exprimé, et telle la caméra qui ne cesse de parcourir et re-parcourir les mêmes couloirs de coulisses du théâtre, le propos de « Birdman » est répété, ressassé, encore et encore, jusqu’à provoquer le désintérêt. Cette débauche de moyens et de virtuosité pour un propos qui tourne en boucle finit par créer un décalage qui déçoit.
On se rappelle alors qu’il y a moins d’un an sont sortis deux films sur le même sujet, « Maps to the stars » et de « Sils maria ». Les monstres dépeints par Cronenberg dans son oeuvres sur les mirages et les vices d’Hollywood étaient bien plus fascinants et dérangeants que le personnage de Riggan Thomson imaginé par Iñárritu. La réflexion d’Assayas était bien plus vertigineuse sur ce qu’être acteur implique et exige.
« Birdman » est donc loin du chef-d’œuvre promis par la pluie de récompenses qu’il a récolté, mais n’en reste pas moins très intéressant pour sa forme, ainsi que pour les performances exceptionnelles de Michael Keaton, Edward Norton et Emma Stone.

On retiendra…
L’effet de flou apporté par le plan-séquence unique et pourtant elliptique.

On oubliera…
Iñárritu finit par tourner en rond dans son théâtre, lassant le spectateur et faisant virer sa réalisation virtuose à l’épate.


« Birdman » d’Alejandro González Iñárritu, avec Michael Keaton, Edward Norton, Emma Stone,…