lundi 20 juin 2011

Dans l’enfer du cinéma expérimental (Dharma guns)


-          Une des sept copies d’un film français dit « de science-fiction », en noir et blanc, qui était en compétition à Venise et fut accueilli bien par la critique, arrive enfin à Toulouse un mois et demi après sa sortie : « Dharma guns (la succession Starkhov) ». Malheureusement, le film est catastrophiquement nul. Et même présenté par le réalisateur F.J. Ossang en personne, il n’y a absolument rien à sauver d’une telle déroute.
-          C’est l’occasion d’apprécier ce qui se fait de pire dans le cinéma d’auteur ! « Dharma guns » est peut-être le film le plus exigeant que nous ayons vu : la faute à son scénario extrêmement compliqué. Et c’est un euphémisme.
-          Ne mentons pas aux lecteurs ! Qualifier le scénario de « compliqué » est une supposition aveugle : la forme du film est si étrangère à ce qui se fait communément au cinéma qu’elle empêche au spectateur de comprendre l’histoire du film – ou plutôt, de savoir si le film a bien une histoire. C’est là toute l’énigme de « Dharma guns » : ce qui nous est montré a-t-il un sens ?
-          La question se pose dès les premières minutes du film, lorsqu’on se rend compte qu’on n’y comprend rien. Les scènes se succèdent, de moins en moins cohérentes, mais l’espoir d’une résolution narrative persiste… et meurt à un moment de la projection, à partir duquel on s’ennuie, résigné. Ce moment est d’ailleurs très intéressant car il dépend sûrement de l’endurance de chacun au désordre et au chaos. Ce film permet donc de l’évaluer !
-          Tu as raison, essayons de trouver des points positifs au film !
-          On comprendra plus tard que « Dharma guns » n’est pas un film, mais tient plutôt du « poème audiovisuel », renouant avec les racines-mêmes du cinéma : « une succession d’images et de sons », comme nous l’expliquèrent le réalisateur et son présentateur à l’issue de la projection.
-          Tout s’explique : il n’y a rien à comprendre ! Le film n’invite pas à la découverte d’une histoire : évidemment, puisqu’il préfère plutôt travailler dans le domaine des sensations ! Débarrassé de la logique d’une intrigue, « Dharma guns » a le champ libre pour subjuguer le spectateur par un spectacle visuel et sonore époustouflant…
-          Ça peut être bon de rêver parfois. Voilà donc ce qui aurait pu – à la limite – sauver le film. Mais « Dharma guns » n’a rien de tout ça, mis à part une remarquable photographie « à l’ancienne ». On est plutôt dans le domaine du bricolage. Tourner un film de science-fiction sans en avoir les moyens donne toujours des résultats épouvantables : filmer un hangar de stockage sur un port et nous faire croire que c’est un hypermarché du futur relève du gentil cinéma amateur. Donner le rôle principal à un chanteur anglophone ne connaissant aucun mot de français, et qui se voit donc obligé de réciter son texte phonétiquement tout au long du film relève du suicide artistique…
-          Et ce n’est encore qu’un aperçu des surprises qui attendent le spectateur du film !
On retiendra…
Une expérience cinématographique a des milliards d’années lumière de tout ce que vous aurez pu voir avant...

On oubliera…
Tout. Ou plutôt rien, puisque c’est tellement affreux que cela restera à jamais gravé dans vos mémoires.

« Dharma guns » de F.J. Ossang, avec Guy McKnight, Elvire,…

Par Imer et Miltiade

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