lundi 20 juin 2011

« Y’a quelqu’un ? » (The silent house - la casa muda)


-          Que retiendras-tu de la projection de « La casa muda » ?
-          C’est bien dommage, mais c’est de la fin dont on se souviendra, plutôt que de sa mise en scène… Les deux sont pourtant remarquables, mais pour des raisons diamétralement opposées.
-          Hélas. Tout semblait bien parti au début : ce film d’horreur présenté l’an dernier à Cannes a l’apparence d’un unique plan-séquence tourné avec l’appareil photo numérique déjà utilisé dans « Rubber » et aux performances toujours aussi bluffantes. Le film se déroule donc en temps réel, dans une maison hantée, la caméra se contentant de suivre les personnages ou de les devancer, et adopte même quelquefois leur point de vue. Une mise en scène qui joue sur le réalisme et se révèle très efficace pour susciter la peur et le sursaut. Elle se montre même très déstabilisante puisque aucun dialogue n’est artificiellement dirigé au spectateur, réduit au pur rôle d’observateur : il ne connaît rien des personnages et de leurs intentions, et les dialogues qui pourraient l’en informer sont très rares…
-          Oui, et ça n’aurait jamais dû aller plus loin ! Car après une première partie vraiment effrayante, tout se gâte lorsque quelques informations sont lâchées au spectateur. Le scénario, se dévoilant alors peu à peu, se révèle être… terriblement catastrophique.
-          Ne ménage pas le lecteur : ceci est encore un euphémisme. La fin de « La casa muda » est la plus stupide qui n’a jamais été osée. Devant la bêtise d’une telle conclusion, on se tourne d’abord vers le scénariste du film en se disant qu’il a eu bien de la chance qu’un très bon réalisateur ait transcendé son scénario, avant de constater que c’est le même Gustavo Hernandez qui s’est occupé des deux postes.
-          Serait-il schizophrène ? Entre toutes les fins possibles à son film, Hernandez le scénariste a choisi celle qui discréditait toute l’originalité de la mise en scène déployée par Hernandez le réalisateur. « La cada muda » se révèle au spectateur ahuri comme un film contradictoire, qui s’effondre et se détruit lui-même dans sa deuxième partie.

On retiendra…
Le dispositif du film : suivre en temps réel les évènements est vraiment éprouvant pour le spectateur.

On oubliera…
La fin. Si c’était possible, il vaudrait mieux quitter la salle plutôt que de la voir. Et l’actrice principale n’est pas vraiment à la hauteur.

A noter :
Le titre original de ce film uruguayen est « La casa muda », mais il est distribué en France sous le titre français « The silent house ». Enfin, le film continue après le mauvais générique final à la « Very Bad Trip » (hélas). Ne quittez pas la salle trop tôt.

« La casa muda » de Gustavo Hernandez, avec Florence Colucci, Gustavo Alonso,…

Par Imer et Miltiade

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