Après avoir
réalisé deux des plus beaux films de l’histoire de l’animation,
« Les triplettes de Belleville » (2003) et « L’illusioniste »
(2010), Sylvain Chomet quitte l’animation pour son troisième long-métrage :
« Attila Marcel ». Un pianiste muet nommé Paul et interprété par Guillaume
Gouix est enfermé dans une vie routinière, régentée par ses deux tantes
(formidables Hélène Vincent et Bernadette Lafont). Il décide de partir à la
recherche de souvenirs de ses parents…
Si « Attila
Marcel » est bien un film « live », il possède la fantaisie d’un
film d’animation, notamment lors des scènes chantées. Cette fantaisie s’appuie
et est soutenue par la musicalité du film : s’il ne contient que peu de
passages chantés, « Attila Marcel » est monté selon un tempo vif et
entraînant. Sylvain Chomet (qui cosigne aussi la musique) possède un sens du
détail – sûrement issu, là encore, de l’animation – qui rappelle le meilleur du
cinéma de Jean-Pierre Jeunet. Il livre avec ce long-métrage une comédie
extrêmement drôle, où les spectateurs s’amusent autant des personnages que les
acteurs semblent avoir pris du plaisir à les interpréter. Dans la fantaisie de
Chomet, Bernadette Lafont, Hélène Vincent et Anne Le Ny s’éclatent, tandis que Guillaume
Gouix épate – le rôle de Paul lui semblait destiné.
« Attila
Marcel » brille par son inventivité permanente, son inspiration et ses
nombreux clins-d’œil, du cinéma – évidemment – de Jacques Tati à Marcel Proust.
Il est non seulement drôle mais aussi très touchant. Derrière la comédie se
cache en effet de tristes secrets. Un grand moment de rire et d’émotion,
intelligent et inventif : « Attila Marcel » est une merveille.
On retiendra…
La fantaisie et l’inventivité
de la mise en scène, son humour. Les numéros offerts par Gouix, Lafont et
Vincent.
On oubliera…
La réalisation minutieuse de
Chomet n’a pas laissé un seul détail à marquer dans cette rubrique...
« Attila Marcel »
de Sylvain Chomet, avec Gullaume Gouix, Anne Le Ny, Bernadette Lafont, Hélène
Vincent,…
Au Festival
International de Toronto (TIFF), le directeur artistique du TIFF, Cameron
Bailey, est venu présenter le film – et excuser le réalisateur de ne pas s’être
déplacé. Sylvain Chomet a vécu dix ans dans les années 1990 à Montréal, et d’après
Bailey il avait suffisamment fait l’aller-retour Montréal-Toronto en train pour
y faire un nouvel aller-retour en avion. C’est donc Anne Le Ny qui a fait le
déplacement à Toronto pour accompagner la première mondiale du film.
Cameron Bailey, le directeur artistique du TIFF |
Anne Le Ny |
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