mercredi 3 août 2011

L'été américain 4 : Super film (Super 8)

Seul blockbuster américain complètement original sortant cet été (mais premier film de ce genre pour son réalisateur, auteur précédemment au cinéma de commandes de studios, certes excellentes, mais des commandes quand même), « Super 8 » constituait donc déjà un événement avant même sa sortie. D’autant plus qu’avec les techniques sophistiquées de marketing mises en place autour du film comme pour chaque projet de J.J Abrams, tout avait été fait pour susciter de l’attente : par exemple, la bande-annonce diffusée plus d’un an auparavant, alors même que le film n’avait pas été tourné…


« Super 8 » se révèle être un excellent blockbuster, ce qui n’était pas arrivé cette année depuis « The green hornet » de Michel Gondry. L’histoire autour de laquelle planait tant de mystère n’est au fond pas si inédit qu’espéré, mais son traitement l’est beaucoup plus, puisqu’on y suit le tournage amateur d’un film de zombies en super 8 par un groupe de jeunes adolescents, en 1979.

Hommage argentique et numérique à Spielberg
Abrams livre ici un film hommage à Spielberg, également producteur. Une certaine nostalgie irrigue le film, venant autant de l’environnement technologique de l’époque recréé en décor (premiers baladeurs, caméras super 8 avec pellicules à développer) que de la forme-même du film, tout en référence au cinéma de Spielberg. « Super 8 » ressemble à une sorte de « E.T. » tourné sans super 8 mais bien avec les effets spéciaux numériques d’aujourd’hui. Abrams n’a pas poussé l’hommage jusque là, on ne dira pas que c’est dommage vu que ces derniers sont très impressionnants. Le film exploite à fond l’IMAX, et lors de la scène du déraillement du train c’est dans la salle de cinéma que les wagons s’écrasent. Faire ce film « à l’ancienne » eut peut-être rajouté de la cohérence à cette tentative d’Abrams de résurrection du cinéma « enfantin » de Spielberg (période optimiste « E.T. », avant « La Guerre des Mondes »), mais ôté aussi de l’actualité au film. « Super 8 » tente donc d’allier plaisir nostalgique avec plaisir numérique, et y réussit très bien.

Prisonnier de ses références
On trouve quand même ça et là la marque d’Abrams dans ce film, au-delà des innombrables références qu’il dissémine partout, comme cette photographie qui transforme la lumière en halos, traversant de façon récurrente l’image. De plus, Abrams s’est inspiré de sa propre vie pour écrire cette histoire, puisqu’il a été contacté par Spielberg suite à sa participation à un concours de film tourné en Super 8. Mais pour ce qui est son film le plus personnel, le plus geek des cinéastes ne va pas plus loin qu’un hommage réussi à Spielberg. Le final est très émouvant, mais a déjà été vu chez ce dernier. On attend encore que le cinéaste s’affranchisse de ses références pour livrer un film véritablement original.

On retiendra…
Le pastiche du cinéma de Spielberg, qui joue sur la nostalgie mais avec les effets spéciaux d’aujourd’hui.

On oubliera…
Le pastiche du cinéma de Spielberg : quand Abrams s’affranchira-t-il de ses modèles ?

« Super 8 » de J. J. Abrams, avec Kyle Chandler, Elle Fanning, Joel Courtney,…

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