mardi 2 août 2011

Difficile d'y succomber (Le moine)

Ce nouveau film de Dominik Moll était attendu comme ses deux derniers (« Harry, un ami qui vous veut du bien » en 2000 et « Lemming » en 2005) en sélection officielle à Cannes. Son absence au festival n’augurait rien de bon. Et en effet, « Le Moine » est une petite déception.


 Un décor éblouissant…
« Le moine » est une adaptation d’un roman homonyme de 1796. La photographie, les décors, les costumes sont très beaux et aboutissent à une image extraordinaire. Les couloirs du couvent, son cloître et son église, la ville et les extérieurs sont magnifiques : on se croirait dans un tableau. L’image vaut à elle seule le visionnage du film et constitue assurément un spectacle en soi, mais qui s’avère hélas n’être que le seul intérêt du film.

...où se joue mal une histoire courue d’avance
On se lasse en effet bien vite de cette histoire très laborieusement racontée. Vincent Cassel fait plus que porter le film sur ses épaules : il le traîne derrière lui, étant presque le seul à être convaincant dans son rôle. Du coup, dans cette histoire de tentation, on ne comprend pas très bien pourquoi il succombe si vite et de si nombreuses fois au péché. A croire que le réalisateur s’est trop concentré sur la beauté picturale de ses décors, au point d’en oublier sa direction d’acteur.
Empêtré dans une mise en scène hiératique, le film reste désespérément froid et plat, alors que la tragédie qu’il raconte devrait être un formidable bouillon d’émotions, puisque ce sont elles qui sont à l’origine de tout dans cette histoire. En ne laissant aucun espace de liberté à son film, aussi solennel que le couvent où se déroule l’histoire, le réalisateur n’arrive jamais à rendre surprenante son histoire : le spectateur a déjà tout deviné. Le dénouement final, au lieu d’atteindre un sommet d’émotion, se révèle juste être passablement ennuyeux. Seule la toute dernière scène commence à redresser la pente, mais c’est déjà trop tard : le film est fini.

On retiendra…
La somptuosité des images : spectaculaire.

On oubliera…
L’absence totale d’émotion et de souffle, la médiocrité de la plupart des acteurs, le scénario qui se devine à l’avance.

« Le moine » de Dominik Moll, avec Vincent Cassel,…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire