lundi 1 août 2011

C'est l'été, partez en balade 1 (Balada triste)


« Balada triste » (de trompeta en VO) est un film fou furieux qui va à 100 à l’heure. Des films de Alex de la Iglesia, je n’avais vu que « Le crime farpait » qui était remarquable dans sa première partie puis qui s’effondrait, à court de souffle. Ici, le réalisateur espagnol ne s’est pas relâché et nous propose un spectacle grotesque, triste, barbare, drôle et émouvant – oui, tout ça à la fois.


Le film démarre sur un rythme si effréné qu’on attend patiemment que l’introduction se termine et que le film se calme. Mais pas du tout : le réalisateur maintient le rythme de bout en bout ! C’était là le principal écueil attendant le cinéaste, qui avec sa réalisation à la stylisation si excessive provoquait l’écœurement et l’indigestion du spectateur avant la fin de son œuvre. Ecueil évité, donc : le scénario de « Balada triste » (écrit comme d’habitude par le réalisateur) est très fort, part dans tous les sens tout en étant d’une simplicité limpide.  Le réalisateur-scénariste donne suffisamment de matière à filmer à sa caméra pour qu’elle ne se fatigue pas, même si on ne pourra nier que certains effets sont à la limite d’épuisement à la fin du long-métrage. Les instants de calme sont en effet très rares et il y a en permanence des effets venant bouleverser le cadre. Une scène de dialogue dure juste le temps qu’il faut pour que le spectateur relâche sa vigilance avant que ne déboule une nouvelle péripétie tonitruante. Le style est outrancier, tout est caricatural, poussé à l’extrême, et c’est d’autant plus beau, et pas seulement visuellement. On reconnaît parfois des similitudes avec le cinéma de Jean-Pierre Jeunet. Le film poursuit son spectacle enragé jusqu’au final magnifique où il culmine littéralement.
Après une telle course, on pourra quand même regretter qu’une telle débauche ne serve qu’à illustrer une histoire simple, certes émouvante, mais qui aurait peut-être pu exprimer bien plus. A moins que le style du réalisateur ne trouve ici sa limite. Mais seul Alex de la Iglesia pourra répondre à cette question, dans ses réalisations suivantes.
« Balada triste » est donc assurément le chef-d’œuvre en suspens de Alex de la Iglesia ; en suspens car il est bien capable de frapper encore plus fort au prochain : on l’espère !

On retiendra…
Le style fou et frénétique du film, le rythme délirant, un univers propre au réalisateur toujours surprenant.

On oubliera…
Une telle frénésie empêche une profondeur suffisante à un véritable chef-d’œuvre.

« Balada triste » de Alex de la Iglesia, avec Carlos Areces, Antonio de la Torre, Carolina Bang,…

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