Paru
directement en poche, « Le casse du continuum » est un très court
roman de Léo Henry qui ne semble pas prétendre à plus qu’un agréable
divertissement, puisqu’il lorgne vers la parodie si l’on en croit son
sous-titre, « Cosmique fric-frac ». Effectivement, « Le casse du
continuum » est un très joyeux bazar racontant pas moins que le plus grand
« casse » qui puisse se concevoir : celui de la réalité.
La
construction générale de l’intrigue est simple (trois parties : la
présentation des personnages, le briefing, le casse), le ton est léger, la
lecture accélérée par le rythme trépidant de l’écriture de Léo Henry… mais
« Le casse du continuum » n’est pas pour autant une œuvre
anecdotique. Derrière l’apparente
simplicité du « pitch » se déploie en effet l’inventivité débridée de
Léo Henry, qui semble n’avoir écrit cette histoire que pour épuiser un
trop-plein d’idées. Celles-ci fusent en jets continus et imprévisibles sous sa
plume, apportant à ce bref roman une densité assez extravagante de situations.
Cette capacité d’invention tous azimuts s’exprime le plus complètement dans la
première partie du roman, lorsque l’auteur expose l’un après l’autre chacun des
sept personnages qui formeront l’équipe du fameux « casse », dans une
suite de portraits qui formeraient à eux-seuls autant de nouvelles. La partie
la plus faible du roman est d’ailleurs le casse proprement dit, lorsque tous
les personnages se seront réunis, et le fil de l’intrigue, unifié (ou presque).
L’avancée de l’équipe jusqu’au cœur de la réalité ressemblant parfois trop à un
scénario de jeu de rôle.
Si
l’intrigue générale n’enthousiasme pas toujours, ce n’est pas le cas de
l’écriture de Léo Henry, virevoltante, ramassée et poétique. Le style de Henry
constitue d’ailleurs le moteur premier de la lecture de ce roman, avec la
frénésie créative de cette histoire. Mineur, certes, mais très réjouissant. Et
c’est court, donc aucune raison de s’en priver.
« Le casse du continuum » de Léo Henry, éditions Folio-SF
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