samedi 30 mars 2013

Les Pyrénées (Alps)



-          Alors, tu en as pensé quoi ?
-          Euh… Ce n’est pas facile d’exprimer un avis positif ou négatif en sortant de la projection d’un tel film… Décrire ce que l’on ressent en regardant ce film va être une tâche ardue. C’est en apparence extrêmement funèbre - mais on se demande par moments si le film ne serait pas en fait une comédie, tant les situations décrites sont absurdes…
-          Le moins que tu puisses dire, c’est qu’ « Alps » est… inhabituel. Ce film grec est le second du réalisateur Yorgos Lanthimos (après « Canine » en 2009). Avec Athina Rachel Tsangari (« Attenbreg »), ils ont relancé, en pleine crise, la cinématographie grecque. « Alps » a ainsi été récompensé du prix du scénario à la mostra de Venise de… 2011.
-          Il semble que le distributeur français ait hésité avant de le distribuer - ou beaucoup réfléchi à la manière de le faire…
-          Ces deux cinéastes ont fondé ce qu’on appelle la « weird wave ». Bizarre est en effet l’adjectif qui décrit le mieux « Alps ».
-          Et pas seulement parce que le film ne dévoile pas dès le début les informations permettant de comprendre (ou non) ce qu’il se passe : c’est surtout le ton qui dérange. « Alps » est un film où toutes les émotions paraissent anesthésiées. Les situations dépeintes, le sujet du film (le deuil, l’absence) devraient être tristes. Mais le réalisateur est doté d’un incroyable sens de l’absurde qui lui permet de créer à la place un étonnant vide émotionnel.
-          Les meilleurs scènes font penser au non-sens de Quentin Dupieux (« Rubber », « Wrong ») ! Et sont très frappantes.
-          En effet – mais c’est aussi nettement plus sinistre.
-          Certaines scènes sont quand même drôles – ou plutôt, bizarrement drôles. Comme lors du dialogue où le mystérieux titre du film trouve son explication…
-          Sauf qu’à part ces quelques moments où l’étrangeté du film devient (presque) comique, c’est comme tu l’as le néant émotionnel. Mais cette prouesse de la mise en scène est paradoxalement son plus grand défaut !
-          « Alps » est vraiment austère. Pour atteindre ce néant, le réalisateur a recouru à une photographie très froide, presque monochrome, l’image semblant envahie par le gris pâle. Sans rien vous dévoiler de l’histoire, le vide se retrouve jusque dans le jeu des acteurs, qui jouent à minima. Yorgos Lanthimos explore donc jusqu’au bout son concept, ce qui donne un film qui serait très beau s’il n’était aussi… inconfortable. En fait, je ne sais toujours pas si j’ai vraiment aimé ce film.

On retiendra…
Un ton indéfinissable, infiniment triste mais aussi complètement absurde. On ne saurait mieux dire que « bizarre ».

On oubliera…
Très théorique et conceptuel, le film a du mal à progresser une fois qu’il a exposé ses interrogations au spectateur.

« Alps » de Yorgos Lanthimos, avec Aggeliki Papoulia, Ariane Labed,…

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