jeudi 14 mars 2013

Les cinq mauvaises manières de juger un film


Au sortir d’une salle de cinéma, des réactions reviennent systématiquement. Pourtant, elles ne sont pas toujours pertinentes. Voici une liste, forcément subjective, des cinq mauvaises manières de juger un film :

1. « C’est pas réaliste. »

C’est la critique la plus basique que l’on puisse faire : tout le monde est capable de se rendre compte qu’entre le cinéma et la réalité, il y a comme une différence (surtout lorsque, par exemple, cette remarque est émise après la projection d’un film de science-fiction). Moins prosaïquement, un spectateur noue un pacte avec un film, un pacte de croyance. Une histoire ne fonctionne jamais s’il ne fait pas l’effort d’y croire (parfois même, on lui mâche le travail en titrant « Inspiré de faits réels » !). Alors oui, un film peut être incohérent, se moquer de ses spectateurs, user de facilités scénaristiques, mais il ne sera jamais réaliste.

2. « Le scénario est trop classique. »

La remarque est sûrement juste, mais qu’est-ce qu’un scénario « classique » ? Prenez un peu de recul, et vous observerez que malgré tous les films qui sortent chaque année au cinéma, beaucoup ne sont que des variations d’une même histoire. Peu nombreuses sont les nouvelles ficelles trouvées par les scénaristes pour écrire une histoire. Ce constat s’élargit bien au-delà du cinéma : depuis toujours, l’homme se raconte toujours les mêmes histoires. Sauf qu’il le fait avec plus ou moins de talent – et c’est ce sur quoi on doit d’abord se pencher.

3. « C’est un bon divertissement mais je n’en demandais pas plus. »

La remarque-type que l’on sort après avoir vu un nanar. On peut peut-être s’amuser devant un nanar, mais il faut aussi être franc : un nanar, c’est nul. Les exemples pullulent chaque année de films divertissants et bien réalisés. La prochaine fois, choisissez mieux votre sortie cinéma.

4. « C’est nul, je n’ai rien compris. »

Remarque entendue trop souvent après la projection d’un film dit « d’auteur ». Il n’y a pas besoin de tout comprendre pour apprécier un film. Tous les réalisateurs ne demandent pas au spectateur de tout comprendre de leur film dès la fin du générique ! Lorsque c’est le cas c’est même extrêmement dommage – signifiant ou que vous êtes suprêmement intelligent, ou que le film était d’une grande pauvreté. Un film encore voilé de mystère à la fin de la projection vit encore dans votre esprit. Il continue à vous enrichir plusieurs heures voire plusieurs jours après sa projection !

5. « La 3D ne servait à rien. »

On ne peut pas lutter contre la mauvaise foi, mais l’auteur de cette remarque se plaint souvent par celle-ci du surcoût 3D qu’il a (certes, injustement) payé. Or, le prix d’une place de cinéma n’a aucune incidence sur la qualité d’un film ! Il est aussi possible que le film ait été mal converti en 3D, mais maintenant que l’euphorie post-« Avatar » s’est dissipée chez les producteurs, cette possibilité est de moins en moins probable. Dans tous les cas, et bien que cette technologie soit plus ou moins bien exploitée, il me semble être aussi inconséquent de voir en 2D un film prévu pour une projection 3D que de voir en noir et blanc un film tourné en couleurs.

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