lundi 5 décembre 2011

Knock-out (Time out)


-          Andrew Niccol est un excellent réalisateur, mais peu prolifique car depuis « Bienvenue à Gattaca » en 1997 il n’a réalisé que trois autres films, tous très réussis, dont le dernier est « Lord of war ». Ses films se distinguent par leur scénario dont Niccol est à chaque fois l’auteur, toujours intelligent, et par leur mise en scène très réfléchie et maitrisée.
-          Oui, Andrew Niccol était un bon réalisateur. On a du mal à croire que, comme pour ses autres films, il lui ait aussi fallu cinq ans pour produire « Time out ». On veut bien comprendre qu’un réalisateur se repose avec un film mineur, mais « Time out » est moins que mineur : c’est un navet.
-          Ne te laisse pas aveugler par ta déception. Souviens-toi de la première partie du film est aussi géniale qu’attendue : on découvre alors le fonctionnement du monde inventé par Andrew Niccol où le temps a remplacé l’argent, une métaphore très simple mais efficace du capitalisme. Toutes les actions et tous les comportements décrits dans le film acquièrent ainsi un second sens très amusant à suivre.
-          En effet, cette première partie est passionnante, mais dès que la description de ce futur évidemment pas si éloigné que ça de notre présent s’arrête, le film dérape. Littéralement : j’avoue avoir décroché au moment où le héros s’enfuit avec son otage, et après une course-poursuite sans rythme sort de la route accidentellement. A partir de là, tout s’effondre : on se rend compte que le réalisateur n’a rien à raconter et ne sait plus quoi faire de ses personnages. Le scénario s’embourbe dans une intrigue invraisemblable très ennuyeuse, où la métaphore initiale finit par apparaître comme horriblement grossière. Un scénario qui culmine avec une confrontation finale appelée à devenir culte tant son dénouement est absurde.  Du coup, que le film ne se termine même pas ne surprend plus. Andrew Niccol n’avait plus d’idées au-delà de la première demi-heure, pourtant son film dure deux heures : un paradoxe temporel surprenant vu le sujet du film.
-          L’entreprise était périlleuse dès le départ : « Bienvenue à Gattaca » est un film très maitrisé, au rythme lent et presque sans action, invitant d’abord à la réflexion. Tout le contraire de ce que demande « Time out », où il faut courir en permanence sous peine de mourir. Le réalisateur n’a pas su transformer sa mise en scène et les trop nombreuses courses-poursuites de son film sont tout sauf palpitantes, répétitives et manquant cruellement de moyens.
-          Il n’y a pas que les scènes d’action qui manquent d’inspiration et de moyens. Tout est moche dans « Time out », et fleure le film fauché. Andrew Niccol n’a jamais eu beaucoup de moyens, mais auparavant il savait le cacher habilement. Alors que le réalisateur avait bâti sa renommée en produisant des blockbusters misant sur la réflexion et se refusant à l’action, dans « Time out » il s’est dangereusement standardisé.

On retiendra…
Une idée de départ captivante.

On oubliera…
Incohérences, invraisemblances, confusion, laideur visuelle, musique quelconque, interprétation aléatoire,…

A noter :
Le film a changé plusieurs fois de titres : d’abord « I’m.mortal », ensuite « Now », finalement « In time », ce qui donne en français « Time out ».

« Time out » d’Andrew Niccol, avec Justin Timberlake, Amanda Seyfried,…

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