- Est-ce que tu crois qu’il y a un paradis après la mort ?
- Décidément en ce moment tu commences nos articles très très fort ! Mais je ne peux que te le pardonner : c’est avec peu ou prou la même subtilité que Clint Eastwood s’attaque à ce sujet dans son film annuel, « Au-delà », où il entrecroise l’histoire de trois personnages qui se retrouvent confrontés à la mort…
- Hélas, on ne peut que regretter que le cinéaste désormais âgé de 80 ans se soit attelé à la réalisation d’un film pareil. Avait-il besoin de se rassurer sur ce sujet, après s’être enterré dans « Gran Torino » il y a deux ans ?
- Tout semblait bien parti pourtant après une spectaculaire introduction où l’on est littéralement plongé dans le tsunami de 2004 avec le personnage français du film, une présentatrice de journal télévisé (Cécile de France, on n’y croit pas une seconde). La caméra est ballotée par les flots, l’absence de musique ne donne que plus d’intensité au drame…
- Quoique vu la médiocrité des effets spéciaux, avec des personnages de synthèse très repérables et peu crédibles, ce tsunami n’est pas non plus ce que l’on a vu de mieux.
- Mais c’est un autre drame qui se produit lorsque la française « vit » une expérience de mort imminente : Clint Eastwood impressionne alors par la naïveté de sa mise en scène et handicape dangereusement son film.
- Qui ne s’en relèvera pas. L’au-delà est présenté comme un monde blanc peuplé d’ombres, où tous les défunts sont bienheureux, « en apesanteur », « omniprésents » et qui réussissent même à communiquer avec les vivants par l’intermédiaire du médium Georges Lonegan campé par Matt Damon.
- La faiblesse du film est déjà qu’il présente la vision d’un au-delà très stéréotypée et fade, mais en plus sans laisser planer le moindre doute quant à son existence ! Eastwood ne se casse pas la tête : l’au-delà existe, et ses personnages s’en sont vraiment approchés. Il nous faut des arguments un peu plus solides pour nous faire croire à cet au-delà ! Sans eux, le film est bâti sur du vide.
- Du coup, on reste ébahi devant cette affirmation latente : on aurait aimé de l’ambigüité chez le médium Lonegan, pourtant le personnage le plus réussi du film !
- Clint Eastwood s’essaye ici au mélodrame façon Alejandro Iñárritu (« Babel », « Biutiful ») puisque « Au-delà » nous fait suivre trois histoires différentes se déroulant aux quatre coins du globe : Londres, Paris, San Francisco…
- Hé, ça fait trois chez moi.
- Je ne me laisserais plus perturber : … mais avec nettement moins de brio. Et la comparaison est d’autant plus sévère que dans « Biutiful » Iñárritu y abordait déjà, entre autres, l’histoire d’un médium pouvant communiquer avec les morts. Les visions de Javier Bardem y étaient beaucoup plus dures et dérangeantes que la pâle lumière blanche d’Eastwood… Idem pour la description de l’au-delà.
- Il ne me reste plus qu’à regretter l’inutilité de la location d’un tiers de l’intrigue à Paris. Eastwood tourne enfin en Europe mais traite Paris sans attention particulière. Cette partie française est ratée : ce que le réalisateur nous y décrit n’est pas du tout crédible. On espère que Woody Allen se débrouillera mieux avec la capitale française dans son film prochain film.
- Bon, maintenant que tu as bien tergiversé et tourné autour du sujet, tu vas peut-être enfin pouvoir répondre à ma question : est-ce que tu crois qu’il y a un paradis après la mort ?
On retiendra…
La photographie du film.
On oubliera…
La présentation de l’au-delà d’Eastwood, à court d’idées. La musique : c’est toujours la même !
« Au-delà » de Clint Eastwood, avec Matt Damon, Cécile de France,…
Par Imer et Miltiade
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