lundi 18 février 2019

Nous, moches et méchants (Border)



Pourquoi être allé le voir ?
Une fable fantastique suédoise réalisée par un danois d’origine iranienne, crédité d’une presse ultra élogieuse, et ayant remportée la compétition « Un certain regard » à Cannes : il y a de quoi éveiller l’intérêt.

Pourquoi aller le voir ?
Difficile d’évoquer « Border » autrement que par des formulations vagues et elliptiques. C’est un film très étrange, dont la qualité repose en partie sur le mystère de l’identité de ses personnages principaux, et sur le caractère inédit de ce qu’il ose représenter à l’écran – soit autant de sujets qu’il serait dommage de dévoiler dans une critique !
« Border » nous confronte d’emblée à son parti pris esthétique fort d’avoir pris comme personnages principaux des personnes au physique déplaisant et disgracieux, et de montrer frontalement cette laideur – en fait, des acteurs rendus méconnaissables par un énorme travail de maquillage. C’est donc un film dérangeant, qui met mal à l’aise par la crudité de ce qu’il montre, mais aussi par les agissements de ses personnages… « Border » traite comme rarement (voire comme jamais ?) de l’altérité, avec une puissance métaphorique exceptionnelle.

Pourquoi ne pas aller le voir ?
« Border » est de ces films qui désarçonnent tant qu'on ne sait pas très bien quel jugement critique y porter à la sortie de la salle de cinéma. A la multitude de questions impossibles à résoudre qu’il suscite par son sujet, s’ajoute des questions non moins difficiles à tranches sur sa forme-même : peut-on complètement aimer un film qui nous dégoûte, qui ose autant échapper à un certain confort visuel ?
La seule autre limite que je pourrais citer est le moment de la révélation du mystère de l’identité des personnages principaux. Cette révélation m’a d’abord semblé grotesque – mon jugement sur le film a vacillé pendant quelques instants… Un bon rappel du fait qu’il est toujours extrêmement difficile de donner une explication à un mystère sans décevoir.

« Border » d’Ali Abbasi, avec Eva Melander, Eero Milonoff,…

mercredi 13 février 2019

18 films de 2018

Comme chaque année, parmi les films cités dans le top 10 (au nombre de dix-huit, 2018 oblige), une poignée figure en tête du classement avec évidence : « Burning », « Mektoub my love, canto uno » et « Phantom thread » sont de loin les meilleurs films qui pouvaient être vus au cinéma en 2018, suivis par « First man » et « Jusqu’à la garde », tous deux extrêmement impressionnants, dans des registres très différents. Les films suivants dans la suite du classement ont été plus difficiles à départager.


1.       Burning
3.       Phantom thread
4.       First man
5.       Jusqu’à la garde
6.       La douleur
7.       L’île aux chiens
8.       Plaire, aimer et courir vite
9.       Les indestructibles 2
10.   En liberté !
11.   Mission impossible : Fallout
12.   Une affaire de famille
13.   Les confins du monde
14.   Le monde est à toi
15.   L’homme fidèle
17.   I feel good
18.   Les garçons sauvages

Un classement dominé par le cinéma français (plus de la moitié des films cités), qui a encore prouvé son éclectisme fou cette année, et qui comporte – c’est rare – trois comédies (toutes françaises).
L’exercice du classement se répétera évidemment dans un an, mais il sera double : il s’agira en plus du traditionnel « top 10 » de l’année, de réaliser celui de la décennie…