- Enfin, je t’ai au bout du fil !
- Attends, je t’entends très mal !... Il y a trop de bruit autour de toi, tu es où, dans un train ?
- Presque. Je suis dans le nouveau tramway de Tisséo ! Mais tu n’as pas regardé la télé ? Je suis bloqué dedans, dans une rame lancée à pleine vitesse, et qu’on n’arrive pas à arrêter ! Si le conducteur ne trouve pas une solution avant le terminus, on va tous mourir écrabouillé !
- Mais c’est horrible ! Tu ne peux vraiment rien faire ?
- Rien ! Comme je vais peut-être mourir dans un quart d’heure, j’ai pensé qu’il serait bien que l’on termine maintenant la rédaction de l’article pour Contact.
- Tu as raison, j’allais justement te le proposer. Mais ce que tu me dis là ressemble beaucoup au film dont on doit parler, « Unstoppable » ! Encore un peu et je vais croire que tu le fais exprès…
- Oui, d’accord, il y a quelques ressemblances : un train qui fonce sur une ville (américaine) sans personne à son bord pour l’arrêter… Mais bon, il y a quand même aussi une différence : il est bourré de produits explosifs, et heureusement, je n’en ai pas encore trouvé dans le tram ! C’est déjà ça.
- Oui, bon, le film accumule les poncifs du genre, en filmant un héroïsme américain de plus en plus banal. Tout est caricaturalement américain dans ce film, à commencer par la différence physique entre « bons » et « mauvais ». Pourtant, dans cette nouvelle histoire de train fou, les héros ne sont que des ouvriers, au contraire du militaire surentraîné qui arrête les bus, les métros et les bateaux incontrôlables des films « Speed ». Tony Scott, le réalisateur (frère de Ridley Scott) se permet même de se moquer du manque de réalisme de ce type de héros lors d’une tentative d’abordage du train en hélicoptère.
- Sauf que le réalisme n’est pas non plus le point fort du scénario : celui-ci comporte par exemple plusieurs incohérences, même si on ne prend pas vraiment le temps de les relever, vu la vitesse impulsée par le film.
- Et malgré une séquence d’introduction médiocre, où Tony Scott alourdit son film de tous les procédés censés apporter une certaine classe à sa réalisation tel que le « ralenti-noir et blanc-saccadé-stroboscopique », le film se met petit à petit en place. Et une fois la mécanique lancé, on est réellement plongé dedans.
- En effet ! La tension augmente progressivement tout au long du film et l’ennui ne vient jamais. Le montage hyper rapide de « Unstoppable » qui accumule les images de la folle course du train ne laisse pas de répit au spectateur et maintient le suspense jusqu’au bout.
- On peut tout de même être agacé par les tics de ce montage, récurrents dans le cinéma de Tony Scott. Les plans ne durent jamais plus de quelques secondes, sont agrémentés de zooms intempestifs, et se répètent même parfois. Lorsque c’est pour accentuer la vitesse du train, on peut apprécier, mais on aimerait qu’il se repose lors des quelques dialogues ! Ils sont presque toujours filmés en tournant autour des personnages à toute vitesse, ce qui finit par provoquer le tournis… Dans un seul dialogue, ça reste assez original.
- Pour ma part, je n’ai pas remarqué cela. Ca doit être parce qu’au final, le but de tout ceci est bien atteint : l’action ne s’arrête jamais pour le spectateur! Tous ces défauts lui passent au-dessus ; on y réfléchit à la rigueur après avoir quitté la salle.
- En effet, « Unstoppable » remplit son office, même si la magie du film se termine dès le générique de fin. Après celui-ci, il n’en demeure que le souvenir d’un bon moment, ce qui est finalement déjà une bonne chose. C’est la caractéristique même du blockbuster américain réussi, mais pas incontournable.
- Attends, désolé, je dois te laisser ! Je vois un hélico qui s’approche, je vais tenter de m’y accrocher ! En plus, je suis filmé par TF1, je ne peux pas laisser passer l’occasion. Imagine que je passe sur l’écran de l’Amicale dans la queue du RU ? Waouh !
On retiendra…
L’incroyable tension qui parcourt le film.
On oubliera…
Les personnages, trop caricaturaux, et les quelques incohérences du scénario.
A noter :
Le film est « inspiré de faits réels » : un train de l’Ohio a parcouru en 2001 une centaine de kilomètres sans conducteur alors qu’il transportait des produits toxiques. Dans le film, c’est un peu plus palpitant.
« Unstoppable » de Tony Scott, avec Denzel Washington, Chris Pine …
Par Imer, Maroufle et Miltiade.
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