- Alors, on le fait-on ou pas cet article sur « Machete » ?
- D’accord, d’accord, laisse-moi juste le temps de finir la cuisine ! C’est bientôt prêt !
- Fais attention avec ces couteaux-là, on se coupe facilement avec…
- Mmh… C’est indéniablement une des leçons de « Machete », où les membres volent à ne nombreuses reprises…
- Hé ! Précisons d’abord que « Machete » signifie « Machette » en français.
- Hein ? Mais qu’est-ce que tu as dit ? Oh non ! Ne me dis pas que tu pensais que nos lecteurs ne l’avaient pas deviné ?! Tu les prends vraiment pour des imbéciles… Tu es en train de gâcher l’article, là, avec toutes ces répliques inutiles.
- Bon, je vais essayer de me reprendre. La particularité de « Machete » est qu’il est tourné comme un véritable navet. Le prologue, magnifiquement nul, nous met tout de suite dans l’ambiance. On regrette presque que le reste du film ne soit pas toujours sur le même ton : acteurs incroyablement moches (Danny Trejo, sorte de Mickey Rourke latino au visage marqué par une jeunesse derrière les barreaux, cousin du réalisateur) ou mauvais (Steven Seagal, qui collectionne les nanars dans sa filmographie), photographie veillotte, explosions sanguinolentes et découpages de têtes à la limite du burlesque, bruitages, mise en scène, dialogues et effets spéciaux dignes des pires séries Z.
- Et pourtant, le film est très bon : car tout est affaire de second degré (voire plus). En effet, le superbe casting (Jessica Alba, Michelle Rodriguez, Robert De Niro...) et l’exagération nous font rarement oublier que c’est une parodie des plus jouissives. Sur laquelle est greffé en fond le problème de l’immigration mexicaine au Texas, traité de façon assez provocante avec des faux spots de soutien au sénateur d’extrême droite joué par De Niro. Un sujet sérieux qui ne fait que rajouter au comique du film puisqu’il n’est pas du tout en accord avec l’aspect « navet » de « Machete », tout en l’élevant de la simple caricature.
- Quelques blagues et effets tombent forcément à plat, mais c’est inévitable quand chaque scène en contient au moins une. Les dernières minutes du film sont aussi un peu brouillonnes à cause d’un manque de moyens qui, heureusement, ne se fait sentir que là. Enfin, la musique est trop semblable à celle de « Sin City », précédente réalisation de Robert Rodriguez. Il faut dire que c’est encore Robert Rodriguez qui en est responsable.
- Rodriguez est le réalisateur le plus fou d’Hollywood ! Il officie ici en tant que réalisateur, producteur, scénariste, compositeur, monteur et est aussi superviseur des effets spéciaux ! Ce qui lui permet de réaliser des films impressionnants pour très peu d’argent, qui sont systématiquement rentabilisés dès leurs premiers week-ends d’exploitation. Et ce depuis sa première réalisation, « El Mariachi », qu’il a produit avec l’argent récolté lors d’expériences scientifiques où il officiait comme cobaye !...
- Tiens, ce que tu viens de me dire m’a rappelé que l’intestin humain fait dix-huit mètres de long...
- Ah, tu ne m’auras pas : moi aussi j’ai vu le film. Et j’informe nos chers lecteurs qui se demandent - peut-être une fois de plus ou une fois de trop – quel est le sens de cette nouvelle phrase au demeurant très anodine, mais ô combien mystérieuse : il y en a un à découvrir dans cet étrange objet cinématographique, auquel vous n’auriez d’ailleurs sûrement pas pensé.
On retiendra...
Des scènes de combat où l’outillage et la chorégraphie sont des plus spectaculairement drôles.
On oubliera...
Que le film perd un peu de son souffle vers la fin, en s’éparpillant trop.
A noter :
« Machete » était à l’origine une fausse bande-annonce projetée entre les deux films « Grindhouse » que sont « Boulevard de la Mort » de Tarantino et « Planète Terreur » de Rodriguez.
« Machete » de Robert Rodriguez et Ethan Maniquis, avec Danny Trejo, Michelle Rodriguez, Jessica Alba,...
Par Imer et Miltiade
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