- Aucun des deux films de la semaine n’a réussi à décrocher un Oscar lors de cette décevante 83ème cérémonie, malgré dix nominations pour « True Grit » et six pour « 127 heures ». Peut-être parce que les frères Coen avaient déjà été récompensés il y a trois ans pour « No country for old men », et Danny Boyle il y a deux ans pour « Slumdog Millionnaire »… ou peut-être que leurs films n’étaient pas à la hauteur.
- Avec « True Grit », les frères Coen réalisent enfin un western, genre vers lequel beaucoup de leurs films lorgnaient. Ce rendez-vous attendu est une réussite, tant ce genre convient si bien au cinéma des deux frères : comme toujours, on oscille entre le sérieux et l’humour, sans qu’on ne sache vraiment vers lequel des deux penche le film. Les acteurs sont tellement typés, à la limite de la caricature, qu’ils nous amusent - mais sans perdre en crédibilité, bien au contraire. Hailee Steinfield, pour son premier rôle, se place à la même hauteur que les deux légendes du cinéma qui l’accompagnent : Jeff Bridges et Matt Damon, incroyables, et difficiles à reconnaître.
- Surtout Jeff Bridges, rescapé de « Tron : l’héritage ». Mais tu as beau t’enthousiasmer sur la résurrection par les frères Coen de la conquête de l’Ouest, je trouve qu’ils n’apportent rien de nouveau. « True Grit » est donc un excellent film, un western génial, mais on aurait aimé qu’il aille un peu plus loin. Les frères Coen n’étaient pas loin du chef-d’œuvre, mais se contentent d’un très bon film.
- « 127 heures », lui, est un film entre « Black Swan » pour l’auto-mutilation et « Buried » mais échoue plutôt lamentablement à faire aussi bien. Danny Boyle bute contre l’enfermement du héros : même en multipliant les plans, et les grains d’images, il échoue à rendre passionnantes 126 des 127 heures du calvaire d’Aaron Ralston.
- Un calvaire qui ne semble pas si extrême, jusqu’à la dernière heure. Ce n’est pas en plaçant sa caméra n’importe où qu’il aurait pu nous le faire sentir : plutôt que de filmer de l’intérieur de la gourde vide de Ralston pour nous montrer qu’il a soif, on aurait préféré que la déchéance physique de James Franco soit plus marquée. Surtout si l’on compare avec ce qui se fait maintenant, on se demande pourquoi James Franco n’a pas plus forcé sur le maquillage et la perte de kilos, comme les acteurs du récent « Les Chemins de la liberté » l’ont fait, ou Emile Hirsch dans « Into the Wild ».
- Comment peux-tu dire ça ? La déchéance physique n’est pas assez marquée ? C’est à croire que tu as détourné les yeux lors de la terrible scène où Ralston trouve enfin le moyen de s’échapper ! C’est la meilleure scène du film, parce que pour le coup, on y croit vraiment. L’épreuve est aussi très dure pour le spectateur, et grâce à elle la séquence finale est très émouvante.
On retiendra...
L’accent et la diction de vieux briscard de l’Ouest de Jeff Bridges pour « True Grit » : bien mieux que le TOIEC pour savoir si vous êtes bilingue ou non !
On oubliera...
Les scènes de flash-back et de délire de Aaron Ralston. Ça ne suffit pas pour exprimer la folie du personnage.
« True Grit », de Danny Boyle avec James Franco et « 127 heures », de Joel et Ethan Cohen, avec Hailee Steinfield, Jeff Bridges, Matt Damon...
Par Imer et Miltiade
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