mardi 22 janvier 2019

L’ennemi public n°1 (L’empereur de Paris)

Dix ans après le formidable diptyque sur « Mesrine », Jean-François Richet retrouve les manettes d’un « blockbuster » français. Après des années de galère pour monter sans succès son projet sur La Fayette, « Un moment d’égarement » en 2015 qui porte si bien son nom, et un détour par l’Amérique, le voir revenir à un cinéma ambitieux et populaire est une bonne nouvelle. « L’empereur de Paris » signe aussi le retour à l’écran d’un de nos « super-héros » nationaux, Vidocq, dix-sept ans après sa dernière apparition dans le fameux (et quasiment culte) « Vidocq » de Pitof.



Avoir les moyens de ses ambitions
« L’empereur de Paris » commence fort, avec peut-être la meilleure ouverture vue cette année au cinéma. Mais passée l’excellente introduction, si stylisée qu’elle a un côté « BD », l’action peine à décoller alors même qu’elle s’installe à Paris. Le film manque de rythme, et son scénario d’efficacité. Plusieurs des péripéties relèvent même du domaine du cliché, et la mise en scène de Jean-François Richet ne tente rien pour l’éviter (la scène de l’incendie par exemple). On est aussi gêné de voir que la réalisation n’a pas exactement les moyens de ses ambitions. Les cadrages sur les décors ne sont pas assez habiles pour ne pas montrer que le budget certes plutôt conséquent pour un film français n’en reste pas moins étriqué pour le projet épique du réalisateur. La musique de Marco Beltrami est elle aussi en panne d’inspiration.
Mais un certain souffle finit par jaillir sur le tard, grâce notamment à plusieurs grands numéros d’acteurs. La distribution est prestigieuse, et chacun y est excellent : Denis Lavant, Fabrice Luchini, James Thiérrée, August Diehl sont épatants, sans oublier Vincent Cassel dans le rôle-titre. Et puis certaines scènes sont vraiment réussies, telle la poursuite dans les lavoirs, ou le discours de Vidocq aux prisonniers.
Reste enfin la coïncidence savoureuse de retrouver dans certaines scènes du film un écho frappant avec l’actualité de la France des gilets jaunes. Et un magnifique (quoique numérique) dernier plan. Si « L’empereur de Paris » n’est pas aussi réussi qu’espéré, il ravive avec force le rêve de voir un jour sur grand écran le diptyque sur La Fayette imaginé par Jean-François Richet.

« L’empereur de Paris » de Jean-François Richet, avec Vincent Cassel, Freya Mavor, Patrick Chesnais,…

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