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La sortie du nouveau film de Spike Jonze était
forcément attendue, avec ce « pitch » complètement fou : un
homme, Théodore (le toujours extraordinaire Joaquin Phoenix), tombe amoureux du
système d’exploitation de son ordinateur – qui n’est figuré que par la voix de
Scarlett Johansson.
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Depuis le temps qu’on discute de cinéma, c’est
la première fois que je me suis posé une question… troublante. Nos discussions pourront-elles
être bientôt rédigées par deux ordinateurs ?
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Quelle importance, si les lecteurs n’y voient
aucune différence ? Cette interrogation est justement l’un des thèmes
centraux de « Her »… qui anticipe sans invraisemblance certaines
évolutions sociales actuelles.
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En effet : malgré sa situation de départ qui
semble extravagante, le futur de « Her » nous apparait très vite
comme des plus crédibles. C’est le grand tour de force de Spike Jonze : ne
vivons-nous pas déjà dans ce futur ?
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Son regard sur le bouleversement de nos modes de
vie suite à l’évolution technologique ultra rapide est d’ailleurs des plus
ambigus tout au long du film : il est impossible de savoir s’il approuve
ou désapprouve cette étrange histoire d’amour qu’il nous raconte. Il se moque
en effet régulièrement de cette société de demain, où tout le monde dialoguera
seul avec l’IA de son téléphone lors de ses déplacements… et ce, pendant qu’il
déroule son histoire d’amour d’un nouveau genre.
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Je me suis interrogé pendant toute la
projection… L’hésitation (feinte) du regard porté par le réalisateur sur cette
histoire et ce futur rejoint et accompagne celle du spectateur, qui, devant
l’audace de certaines scènes, ne sait pas s’il doit rire ou s’émouvoir. La
limite du ridicule est parfois franchie, et même si le film regorge d’humour
pour désamorcer les effets de ces prises de risque, cela ne suffit pas
toujours.
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Il n’empêche : Jonze tient son pari. En
dépit de quelques – rares – passages à vide, le film fascine et séduit de bout
en bout.
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Alors même qu’il se réduit, la plupart du temps,
à une conversation entre un acteur seul à l’écran (Joaquin Phoenix) et une voix
« off » !
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Encore une fois, c’est l’audace et l’étrangeté
de cette histoire qui permettent à « Her » de captiver ses
spectateurs. Mais, hélas, pas jusqu’à la fin…
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Quel dommage de terminer cette histoire
ainsi ! Si on apprécie grandement l’évocation au cinéma de ce concept – la
Singularité – sujet à tant de spéculations aujourd’hui, quel regret de voir
Jonze s’esquiver et prendre la fuite au moment de conclure…
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Au moment, surtout, le plus intéressant de son film !
Nous faire miroiter les étoiles pour finalement prendre la tangente…
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Cependant, cette déception finale n’enlève rien
à ce qui précède. Mais ça empêche définitivement « Her » de figurer
parmi les grandes réussites de l’année…
On retiendra…
Alors que son pitch semble des
plus extravagants, « Her » se révèle être un film qui résonne
fortement avec notre actualité.
On oubliera…
Les cadrages peu inspirés, et
surtout la fin, trop facile et décevante.
« Her » de Spike
Jonze, avec Joaquin Phoenix, Scarlett Johansson, Amy Adams,…
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