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Zack Snyder, en adaptant l’incroyable bande
dessinée de Frank Miller « 300 » avec un parti pris esthétique aussi
radical, avait produit un film coup de tonnerre qui avait marqué les mémoires
et posé un jalon dans la conversion vers le tout-numérique des blockbusters
américains.
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C’était en 2007… Et ça semble déjà très loin. Depuis, Zack Snyder s'est fait un nom à Hollywood et Gerard Butler est retombé dans les oubliettes de l'histoire du 7ème art. Depuis, surtout, les spectateurs ont pu s’habituer à cette nouvelle pratique du cinéma qui oblige
les acteurs à ne jouer que devant des fonds verts et autorise les réalisateurs
à se livrer à toutes les expérimentations visuelles - parfois même au détriment
de l’intrigue, oubliée ou sacrifiée sur l’autel du graphisme, « Sucker
punch » (2011) étant le plus fameux exemple de ce travers… film signé par
le même Zack Snyder.
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Tu le cites encore, mais – appelé par Warner
pour faire revivre Superman sur grand écran (à notre plus grand regret), Zack
Snyder n’est pas l’auteur de cette suite (c’est l’inconnu Noam Murro), suite qui
paraît de prime abord bien incongrue.
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S’il y a bien un film qu’on aurait pu croire
invincible aux envies de suite des producteurs, c’était bien « 300 » !
L’astuce a donc consisté pour les scénaristes à raconter les événements se
déroulant parallèlement à la légendaire bataille des Thermopyles… inventant un
nouveau genre de suite ou de remake : le « sidequel ».
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Scénaristes qui ne sont nul autres que Zack
Snyder et Frank Miller, travaillant à partir de la BD « Xerxès » de
ce dernier, et dont le film serait l’adaptation… à ceci près qu’elle n’est pas
encore terminée.
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Ce qui fait de « 300, la naissance d’un
empire » un cas rare – voire inédit ? – dans l’histoire du cinéma :
il s’agit de l’adaptation d’une œuvre dont la date de sortie précède celle du
roman graphique dont elle est issue…
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Evidemment, la surprise visuelle provoquée par « 300 »
ne pouvait être renouvelée (à moins de proposer quelque chose de complètement
différent, ce qui n’est pas l’objectif hollywoodien d’une suite). Pourtant, « 300,
la naissance d’un empire » ne démérite pas par rapport à son modèle. L’idée
de Noam Murro, le réalisateur, est toute simple : s’il ne peut réinventer
les codes institués par Zack Snyder, autant les reprendre… et les exagérer.
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Oui ! C’était encore possible ! Ceux
qui auront trouvé que « 300 » étaient un sommet de caricature
cinématographique s’apercevront qu’il était possible d’aller plus haut. « 300,
la naissance d’un empire » est plus sanglant, plus gratuitement violent…
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« Graphiquement violent », devrais-tu
dire plutôt…
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… que « 300 ». Le moindre coup d’épée
répand des hectolitres de sang sur l’écran, dans une cascade de ralentis et d’accélérés.
Ressemblant plus que jamais à un jeu-vidéo filmé (les vagues d’ennemis se
succèdent comme les niveaux d’un jeu), le film de Noam Murro joue à fond sur la
surenchère.
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On pourrait être outré par la vacuité profonde
et totale de ce dispositif cinématographique, vidé de sa substance (à l’inverse
de « 300 ») sans la parution de la BD de laquelle il est issu… n’était
l’énorme plaisir que provoque cet étrange objet, ni vraiment un film, ni
vraiment un jeu-vidéo – qui se rapproche, en tout cas, du divertissement que
devaient rechercher les romains en allant aux jeux du cirque. A ce titre, tous
les excès du film sont accueillis avec une joie croissante, eux qui s’enchainent
avec une logique de pure jouissance cathartique – le film regorge de scènes
folles. C’est bien évidemment la limite du film : il ne peut pas vraiment
être qualifié de divertissement « intelligent »… et il n’apporte rien
de neuf après « 300 ».
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On saluera pour terminer les dialogues, qui
savent être percutants, de Frank Miller, et la 3D. Celle-ci semble tellement
évidente qu’on en vient même à oublier que « 300 » n’était pas sorti
sous ce format (c’était avant qu’elle n’ait été « réinventée »).
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J’ai une meilleure idée de conclusion. Reprends
avec moi : « This is Sparta ! »
On retiendra…
Moins surprenante mais plus
outrée, cette pseudo-suite de « 300 » est un divertissement pur.
On oubliera…
Trop monochrome, la
photographie n’est pas toujours au diapason de la folie qui règne par ailleurs
dans le film.
« 300, la naissance d’un
empire » de Noam Murro, avec Sullivan Stapleton, Eva Green, Lena Headey,…
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