dimanche 2 mars 2014

Pompier (Pompéi)


-          Avec « Pompéi », on aurait pu faire un choix entre deux diptyques critiques. Juge plutôt : confronter dans un même article le cinéma de Wes Anderson (« The Grand Budapest Hotel ») à celui de Paul W. S. Anderson…
-          La comparaison aurait été complètement désastreuse pour le second !
-          … ou attendre une semaine et confronter « Pompéi » à un autre péplum, la « suite » de « 300 ».
-          Mais je n’ai pas envie d’attendre une semaine pour parler de « Pompéi » ! Lorsque Paul W. S. Anderson réalise un film (« Resident evil » opus 1, 4 et 5, « Alien VS Predator »,…), c’est toujours une catastrophe. Aussi voir ce réalisateur s’attaquer directement à un film catastrophe était très intriguant.
-          Et, surprise, ce n’est pas une calamité ! Anderson signe même avec « Pompéi » son meilleur film !
-          Cette remarque ne veut pas dire grand-chose : tu devrais plutôt dire que, pour la première fois, Paul W. S. Anderson a réalisé un film et non pas un sous-film.
-          Tu es bien dur ! Même s’il est vrai que le m’a surtout séduit pour… ce qu’il aurait pu être ! Le sujet est fortement ancré dans les mémoires collectives – et même un réalisateur comme Anderson est capable d’en faire jaillir de l’émotion.
-          Quand on pense que Roman Polanski a, un temps, porté un projet de film sur la même catastrophe… En regardant « Pompéi » d’Anderson, on ne peut s’empêcher de penser au film qu’aurait su en tirer un réalisateur comme James Cameron. Paul W. S. Anderson, pour cette histoire, a abandonné ses insupportables effets jeu-vidéoludiques et son goût complètement creux de l’épure abstraite pour une mise en scène plus sage… même si ça se castagne très vite et très souvent, que la récurrente bêtise des dialogues fait qu’ils semblent toujours à cheval entre le premier et le second degré, et que la rapidité du montage et de l’enchaînement des péripéties rend les personnages aussi consistants que des caricatures grossières.
-          Pourtant, tu as bien aimé, si j’en crois la note que tu lui décernes.
-          Oui, car le film possède une réelle beauté visuelle : lorsque, enfin, le volcan explose, que l’intrigue se resserre et se rapproche presque de son ambition opératique, l’image se charge de cendres, s’assombrit, rougeoie et s’embrase dans un lent crescendo cataclysmique et explosif… jusqu’à la dernière minute, graphiquement sublime… et qui balaie tout, justifiant à elle seule tout ce long-métrage.
-          Il faudrait que ces dernières minutes ait été étirées sur une heure et demie… On n’y aurait pas perdu en construction des personnages ! C’est aussi le seul moment où le film se charge d’une dimension symbolique – ne pas réussir à l’accomplir dans le reste du film, avec un tel sujet et un tel cadre, est l’autre exploit du film.
-          Nous verrons si le baroque esthétique de « 300, la naissance d’un empire » réussira à faire mieux la semaine prochaine !

On retiendra…
La toute fin du film, et plus particulièrement la dernière minute, visuellement splendide, seul sommet d’émotion du film.

On oubliera…
Trop rapide, mal écrit et interprété avec beaucoup de caricatures, le film aurait mérité un scénario mieux travaillé et plus d’intelligence.


« Pompéi » de Paul W. S. Anderson, avec Kit Harington, Emily Browning, Kiefer Sutherland,…

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