samedi 8 septembre 2012

Totalement futile, mémoire effacée (Total recall, mémoires programmées)


Sorti en 1990, « Total recall » de Paul Verhoeven avait préfiguré par son scénario adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick tous les blockbusters qui, par la suite, s’interrogeraient sur la perception de la réalité par l’esprit humain, et dont le dernier opus en date est « Inception ». Vingt-deux ans plus tard sort ce remake piloté par Len Wiseman, petit faiseur hollywoodien qui ne réalise que des commandes de studios depuis son premier « Underworld » en 2003. Pourquoi sortir aujourd’hui un remake de « Total recall » ? A cette question soulevée dès l’annonce surprenante de la mise en chantier de ce projet il y a deux ans, il n’y a toujours pas de réponse.


Souvenir fatal
Après la sortie de « Matrix » et d’« Inception », revenir à « Total recall » semble complètement futile, puisque la réflexion amorcée dans le blockbuster de Verhoeven en 1990 a été depuis poussée beaucoup trop loin pour qu’on puisse y retourner avec le scénario de « Total recall ». Ça aurait pu être intéressant si Len Wiseman jouait sur le souvenir que le spectateur avait du film original, avec ce remake justement sous-titré « mémoires programmées ». Sauf qu’il ne le fait que le temps d’une très courte scène, sans qu’il ne se rende compte qu’il tenait là ce qui aurait pu sauver son film. Très courte car dès l’instant passé, Wiseman relance la course-poursuite, qui occupe de fait l’essentiel du scénario et des deux heures du film, dans une pâle tentative d’imitation de la série « Jason Bourne ».
Si « Total recall, mémoires programmées » est un remake raté et inutile, c’est aussi parce qu’il est bien moins ambitieux que le film de Verhoeven. Ainsi, pas d’escapade sur Mars (juste citée dans une réplique) ! A la place, les scénaristes proposent un ascenseur traversant la Terre, joignant la Grande-Bretagne à l’Australie – le reste du monde étant inhabitable, ce qui ressemble trop à une commodité narrative. L’intérêt de cet ascenseur est qu’il permet quelques scènes d’apesanteur, qui font immédiatement penser à « Inception » - et la comparaison n’est pas flatteuse. Les rappels qui entretenaient l’ambigüité dans le film de Verhoeven sont ici moins nombreux et presque oubliés par Wiseman, qui ne pense qu’à ses scènes d’action. Sauf que celles-ci sont peu spectaculaires, moches (la direction artistique est un fiasco) et interprétées par des acteurs caricaturaux…
         Il n’y a donc vraiment rien à sauver de ce remake. Et qui s’efface déjà des mémoires…

On retiendra…
Euh ?... J’ai déjà tout oublié.

On oubliera…
Avant de voir le film, la raison motivant la réalisation de ce remake était déjà vague. Maintenant, on est noyé.

« Total recall, mémoires programmées » de Len Wiseman, avec Colin Farrell, Kate Beckinsale,…

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