Sorti en
1990, « Total recall » de Paul Verhoeven avait préfiguré par son
scénario adapté d’une nouvelle de Philip K. Dick tous les blockbusters qui, par
la suite, s’interrogeraient sur la perception de la réalité par l’esprit
humain, et dont le dernier opus en date est « Inception ». Vingt-deux
ans plus tard sort ce remake piloté par Len Wiseman, petit faiseur hollywoodien
qui ne réalise que des commandes de studios depuis son premier
« Underworld » en 2003. Pourquoi sortir aujourd’hui un remake de « Total
recall » ? A cette question soulevée dès l’annonce surprenante de la mise
en chantier de ce projet il y a deux ans, il n’y a toujours pas de réponse.
Souvenir fatal
Après la
sortie de « Matrix » et d’« Inception », revenir à « Total
recall » semble complètement futile, puisque la réflexion amorcée dans le blockbuster
de Verhoeven en 1990 a été depuis poussée beaucoup trop loin pour qu’on puisse
y retourner avec le scénario de « Total recall ». Ça aurait pu être
intéressant si Len Wiseman jouait sur le souvenir que le spectateur avait du
film original, avec ce remake justement sous-titré « mémoires programmées ».
Sauf qu’il ne le fait que le temps d’une très courte scène, sans qu’il ne se
rende compte qu’il tenait là ce qui aurait pu sauver son film. Très courte car
dès l’instant passé, Wiseman relance la course-poursuite, qui
occupe de fait l’essentiel du scénario et des deux heures du film, dans une
pâle tentative d’imitation de la série « Jason Bourne ».
Si « Total
recall, mémoires programmées » est un remake raté et inutile, c’est aussi
parce qu’il est bien moins ambitieux que le film de Verhoeven. Ainsi, pas d’escapade
sur Mars (juste citée dans une réplique) ! A la place, les
scénaristes proposent un ascenseur traversant la Terre, joignant la Grande-Bretagne
à l’Australie – le reste du monde étant inhabitable, ce qui ressemble trop à
une commodité narrative. L’intérêt de cet ascenseur est qu’il permet quelques
scènes d’apesanteur, qui font immédiatement penser à « Inception » -
et la comparaison n’est pas flatteuse. Les rappels qui entretenaient l’ambigüité
dans le film de Verhoeven sont ici moins nombreux et presque oubliés par
Wiseman, qui ne pense qu’à ses scènes d’action. Sauf que celles-ci sont peu
spectaculaires, moches (la direction artistique est un fiasco) et interprétées
par des acteurs caricaturaux…
Il n’y a donc vraiment rien à sauver de ce remake. Et qui s’efface déjà des mémoires…
Il n’y a donc vraiment rien à sauver de ce remake. Et qui s’efface déjà des mémoires…
On retiendra…
Euh ?... J’ai déjà tout oublié.
On oubliera…
Avant de voir le film, la
raison motivant la réalisation de ce remake était déjà vague. Maintenant, on
est noyé.
« Total recall, mémoires
programmées » de Len Wiseman, avec Colin Farrell, Kate Beckinsale,…
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