Pour son
film annuel, le new yorkais Woody Allen est allé tourner à San Francisco. Si
son séjour à Rome l’an dernier ne lui avait pas du tout réussi, il semble avoir
retrouvé l’inspiration sur la côte Ouest américaine. Ce quarante-quatrième (!)
long-métrage de Woody Allen impressionne : lorsqu’il a trouvé un bon
sujet, Allen est formidable.
Comédie dramatique
« Blue
Jasmine » est une pure comédie dramatique : on y rit autant qu’on y
pleure. Cate Blanchett y interprète une new-yorkaise ruinée décidée à
recommencer sa vie à San Francisco. Le film avance selon deux lignes
temporelles différentes : ses débuts dans la société à san franciscaine se
mêlent à des souvenirs de sa vie de riche citadine à Manhattan. Cette structure
ne se comprendra que peu à peu, et gagnera petit à petit en sens. Au fur à et à
mesure que le procédé perd en artificialité, le film glisse de la comédie au
drame. Passant du rire aux larmes, drôle, tendre et cruel, « Blue
Jasmine » est un nouveau chef-d’œuvre de Woody Allen. Un de plus. Une
telle régularité, une telle constance sont uniques dans l’histoire du cinéma. En
regardant son quarante-quatrième film et après le désastreux « To Rome
with love », on a envie d’y résister, de se dire que le new-yorkais à
lunettes s’est épuisé. Et pourtant, dès la conclusion hilarante du dialogue de
la première scène, on est emporté.
Que
reste-t-il à dire, si ce n’est que le casting est (évidemment) excellent. Cate
Blanchett trouve avec Jasmine French l’un de ses rôles les plus importants,
Sally Hawkins et Alec Baldwin sont parfaits, et les seconds rôles
particulièrement savoureux.
Espérons
que Woody Allen ne se repose pas et continue sur la même lancée pour son
prochain film, tourné sur la Côte d’Azur.
On retiendra…
Avec sa construction narrative
intelligente et la virtuosité de ses dialogues, « Blue Jasmine » est
peut-être le meilleur film de Woody Allen depuis « Match Point »
(2005). La performance forcément extraordinaire de Cate Blanchett.
On oubliera…
Après quarante-quatre films,
Woody Allen ne commet plus d’erreurs lorsqu’il sait tenir un bon sujet.
« Blue Jasmine » de Woody Allen, avec
Cate Blanchett, Sally Hawkins, Alec Baldwin,…
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