lundi 25 juin 2018

L’enfer lunaire (Luna, lune du loup)

            « Luna, lune du loup » est le deuxième tome de la « trilogie lunaire » de Ian McDonald, initiée par « Luna, nouvelle lune » paru l’année dernière chez Denoël Lunes d’encres. L’auteur y imagine une Lune colonisée par l’Homme. La particularité de la société lunaire est qu’elle n’est pas organisée comme une nation mais comme un conglomérat d’entreprises dédiées à l’exploitation des ressources lunaires et à leur export aux nations terrestres. En somme, une société où le capitalisme est poussé à son paroxysme. Il n’y a pas de loi sur la Lune, seulement des contrats.
 

Capitalisme sauvage
Un cadre formidable pour développer une histoire, rendue passionnante par les excès de cette société (deux exemples d’idées géniales et frappantes : les habitants doivent payer leur oxygène – ainsi les plus pauvres ont du mal à respirer, les litiges judiciaires peuvent se régler par des duels à mort). Un cadre formidable aussi pour développer une réflexion politique grâce à la comparaison inévitable que se fait le lecteur entre la société lunaire du roman et la sienne. Rien que de très classique pour la SF a priori… mais c’est sans compter sur l’immense talent d’Ian McDonald. La critique en creux de l’ultralibéralisme est beaucoup plus fine et nuancée qu’il n’y paraît, puisque le tableau de ce capitalisme sauvage n’est pas aussi noir qu’attendu – la liberté folle dont jouissent les habitants de la Lune peut faire apparaître cette société comme progressiste par rapport à la Terre.
Dans l’œuvre de McDonald, cette trilogie fait suite à une trilogie « terrestre » (« Le fleuve des dieux », « Brasyl », « La maison des derviches ») dans laquelle l’auteur avait imaginé un futur à partir de trois nations et cultures différentes : l’Inde, le Brésil et la Turquie. Cet intérêt rare et original pour développer une SF dont les racines culturelles ne soient pas purement anglo-saxonnes se retrouve dans la trilogie « Luna » au travers des « Cinq Dragons », les cinq plus grandes entreprises contrôlant la Lune, qui sont toutes familiales et originaires d’autant de pays différents sur Terre. La culture la plus présente dans la trilogie étant celle du Brésil, dont est originaire la famille Corta, personnage principal de la trilogie.
Si l’intrigue, bien que redoutablement efficace, soit au fond peu originale – la lutte faite d’alliances et de trahisons des Cinq Dragons pour le contrôle de la Lune –, elle est inscrite dans un cadre si plein d’inventions, de provocations et d’émotions que le roman enthousiasme à presque chaque page.
Ce deuxième tome est la suite directe du premier, et s’achève aussi brutalement que ce dernier : la trilogie « Luna » est moins une trilogie qu’un seul et unique roman découpé en trois parties. On attend donc avec impatience la parution du troisième et dernier tome de ce grand roman. Qui nous aidera peut-être à décider si oui ou non « Luna » est le chef-d’œuvre d’Ian McDonald.
 

« Luna, lune du loup » d’Ian McDonald, aux éditions Denoël-Lunes d’encre

PS : Merci à l’éditeur de m’avoir fait parvenir un exemplaire du roman en service presse, c’était un immense honneur !

mercredi 6 juin 2018

Cadeau geek (Ready player one)

Plus de dix ans après « La guerre des mondes », Steven Spielberg revient à la science-fiction (et au blockbuster), genre dans lequel il a réalisé la plupart de ses plus grands chefs-d’œuvre. Adapté d’un roman (d’Ernest Cline, paru en 2011), « Ready Player One » est un hommage au jeu vidéo et à la culture geek.


« Ready Player One » est avant tout une ébouriffante course-poursuite géante où Spielberg fait montre de son talent pour restituer le mouvement et l’action. On n’avait encore jamais vu une caméra virevolter avec autant d’aisance au sein d’un tel déchaînement d’action trépidante (de la course automobile à la bataille rangée), dans des plans-séquences hallucinants qui n’existent que par la grâce du numérique. Le mouvement, qui est au centre de la mise en scène de Spielberg, est ici permanent, aussi bien à l’image que dans le scénario. Ce dernier est en effet riches de nombreuses péripéties venant constamment redonner de l’élan au déroulé d’une intrigue par ailleurs très programmatique.

Fouillis de références
Ce que l’on retient surtout de « Ready Player One » c’est ce foisonnement inouï de références en tous genres qui ont été accumulées dans chacun de ses plans. Celles-ci ne sont pas cantonnées à la seule sphère du jeu vidéo, mais englobent tout un imaginaire des années 80 à aujourd’hui. Le réalisateur a même eu le droit de revisiter « Shining », dans une séquence jubilatoire – qui ne plaira d’ailleurs sûrement pas au jeune public du film de Spielberg ! De la même manière qu’il avait assumé jusqu’à la parodie la logique de parc d’attraction de « Jurassic Park » (en filmant les propres produits dérivés du film), ces mille et une références font se répondre la forme et le fond du film, qui sont tous les deux des « chasses à l’œuf » (easter egg). Seule restriction discernable : par décence il semble que Spielberg ait évité les autocitations… alors même qu’il a largement contribué à façonner cette culture à laquelle il entend rendre hommage !
« Ready Player One » peut se voir comme une réactualisation, à l’heure d’internet et des jeux vidéo, de l’esprit d’aventure enfantin qui soufflait dans les productions Amblin. Et ça marche ! Mais d’où aussi la naïveté confondante des dernières séquences (ou encore la surprise très limitée à la révélation de l’identité réelle des personnages derrière les avatars), qui est peut-être ce qui passe le moins bien aujourd’hui… La pirouette quasi moralisatrice finale est même une pure incongruité, au regard du discours jusqu'à présent dans le film.
Cette fin surprenante ne suffit pas cependant à diminuer la qualité de ce trente-et-unième long-métrage de Spielberg. En 2018, le cinéma de Spielberg continue d’afficher une santé insolente, tant dans la sphère du film d’auteur (« Pentagone papers ») que dans celle du blockbuster.

On retiendra…
Mouvements de caméra virevoltant, rythme trépidant, foisonnement des références : une grande aventure visuelle.

On oubliera…
La naïveté finale.

« Ready Player One » de Steven Spielberg, avec Taylor Sheridan, Olivia Cooke,…

lundi 9 avril 2018

Contamination (Annihilation)


Voilà bien un roman qui à sa lecture paraissait inadaptable… Classique instantané de la science-fiction à sa parution en 2014, « Annihilation » de Jeff VanderMeer raconte l’exploration d’une mystérieuse « zone X » aux propriétés étranges, dans un récit très intelligent à mi-chemin de la science-fiction et du fantastique, qui fait autant référence au « Stalker » des frères Strougatski qu’à l’horreur lovecraftienne (et avec même un soupçon de « La horde du contrevent » d’Alain Damasio – référence qui doit plutôt être une coïncidence !).
Après avoir lu le roman, Alex Garland, le réalisateur du génial « Ex machina » (2015), s’est lancé dans son adaptation au cinéma, sans attendre la parution des deux suites romanesques – « Annihilation » était en fait le premier tome d’une trilogie. Quatre ans plus tard, le film est terminé et montré au studio producteur Paramount, qui doute alors de sa rentabilité. En conséquence, Paramount décide de ne le distribuer en salles qu’en Amérique du Nord et en Chine, et le vend à Netflix dans le reste du monde. Le géant de la SVOD s’est alors empressé d’estampiller le film comme l’une de ses « créations originales », ce qui se qualifie au mieux de publicité mensongère…


Captivant
Quel dommage donc de ne pas le découvrir sur grand écran ! « Annihilation » est d’abord un grand spectacle visuel, avec une stupéfiante direction artistique qui dévoile toute sa mesure lorsque le film pénètre dans la fameuse zone X. Mettre en évidence l’étrangeté de ce territoire par ces effets de « miroitement » (bonne utilisation du numérique) ou par le biais de cette végétation très fleurie sont de très bonnes idées. Le décor va se révéler d’autant plus toxique et inquiétant qu’il semble de prime abord paradisiaque.
Surtout, le film captive de bout en bout par son mystère, qui semble s’épaissir à chaque nouvelle péripétie… et gagne d’autant en pouvoir de fascination. Un suspense s’établit rapidement autour de la question : ces énigmes trouveront-elles une explication ? Ce suspense tient malgré le choix très discutable de révéler dès le départ que le personnage joué par Natalie Portman (qui excelle comme d’habitude dans l’ambigüité) sortira, seul, de la zone X.
Par ce procédé scénaristique, Alex Garland a tenté d’éviter de faire de son film un simple « survival », mais paradoxalement il cède quand même aux poncifs de ce genre. Le danger le plus mortel dans la zone X reste celui représenté par ses monstrueux habitants, des bêtes féroces mutantes… ce qui est en définitive un danger très banal (surtout lorsqu’une l’irruption du gros monstre se fait pile à la conclusion d’une scène de dialogue) !
Le film apparaîtra en fait assez pauvre aux lecteurs du roman – si Garland a des idées « plastiques » quant à la représentation visuelle de la zone X, il manque de vraies idées de mise en scène pour créer le malaise (hormis une, la séquence traumatisante de « l’éviscération in vivo »). Le délitement du groupe, la montée progressive de la folie, sa contamination par la zone X s’avèrent finalement grossièrement représentés.

Le fin mot de l’histoire
Alex Garland semble s’être beaucoup appliqué à multiplier les détails troublants et les sens cachés au fil des séquences, ce qui est intellectuellement stimulant… mais il n’a pas su se retenir de tout expliciter à la fin. Cette conclusion décevante est le principal défaut du film. C’est le problème avec les mystères : leur révélation est presque toujours décevante.
L’entrée dans le phare et la confrontation avec l’altérité de la zone X est un moment de bascule faisant explicitement référence à l’indépassable chapitre « Jupiter, et au-delà de l'infini » de « 2001 : l’odyssée de l’espace » (Kubrick étant le modèle évident de réalisation de Garland). C’est toujours beau de voir des réalisateurs se confronter à l’irreprésentable, mais la solution numérique adoptée ici par Garland n’est pas des plus judicieuses. Ce pantin verdâtre auquel on ne croit pas une seule seconde n’est absolument pas fascinant. C’est d’autant plus dommage que justement Alex Garland avait parfaitement réussi à représenter une altérité et à lui conserver une irréductible part de mystère à la fin d’« Ex machina »…
Tous ces défauts ne sauraient faire oublier qu’ « Annihilation » reste en l’état un film de science-fiction original et rare. Mais qui aurait pu être bien plus que cela : lisez les romans.

On retiendra…
Fascinant, inquiétant, ce film captive jusqu’à sa conclusion…

On oubliera…
… Conclusion qui déçoit en ce qu’elle tue le mystère du film, qui s’avère moins original qu’il n’aurait pu l’être.

« Annihilation » d’Alex Garland, avec Natalie Portman, Oscar Isaac,…

dimanche 4 mars 2018

La vie aquatique (La forme de l’eau)

Le réalisateur des deux « Hellboy » est, enfin, célébré unanimement à travers le monde, grâce à son dernier film, « La forme de l’eau », qui a réussi l’exploit de remporter le Lion d’or à Venise l’année dernière et de figurer en tête des nominations aux Oscars. Une reconnaissance critique et surtout publique fort bienvenues pour ce réalisateur, qui depuis le succès du si beau « Le labyrinthe de Pan » (2006), a eu bien du mal à monter ses projets : de « Les montagnes hallucinées » à « Le Hobbit », on ne compte plus le nombre de films annoncés puis abandonnés (temporairement ?) par Guillermo del Toro, faisant du réalisateur un « génie frustré ».


Science du détail
Bien qu’il remporte un succès beaucoup plus large, « La forme de l’eau » ne contient aucune rupture dans sa forme comme dans son fond avec le reste de la filmographie du réalisateur. Mais s’il touche particulièrement, c’est sûrement parce que ce film-ci est une histoire d’amour, placée sur un registre drôle et émouvant, qui lui donne un côté « feel good movie » qui fait rapidement mouche. Il est difficile de résister aux personnages, formidablement typés. La science du détail de Guillermo del Toro fait ici merveille : chacun d’eux, mêmes les plus mauvais, sont attachants, inoubliables. L’impression de bien-être procurée par le film n’empêche pas pour autant des moments noirs. L’image est résolument sombre (la lumière du jour est absente), et le film ménage de soudaines explosions de violence, qui sont si brusques qu’elles en deviennent drôles.
Comme tout film de del Toro, « La forme de l’eau » est évidemment un agrégat d’hommages et de références, de tous les genres – jusqu’à la comédie musicale, dans l’un des passages les plus émouvants et magiques (car si près du grotesque). Par exemple, le design (merveilleux) de la créature évoque autant Abe, l’être amphibie de « Hellboy », que « L’étrange créature du lac noir » (1954) – dont del Toro devait un temps réaliser un remake. Mais le film regorge aussi de références politiques, sociales, personnelles. Ce fourre-tout visuel, allié à l’impression de « feel good movie », rappelle le cinéma de Jean-Pierre Jeunet (à sa meilleure époque).
En somme, « La forme de l’eau » est un film enchanteur (malgré sa noirceur), qui espérons-le, ouvrira de nouvelles portes à Guillermo del Toro.

On retiendra…
L’émotion procurée par le film, sa drôlerie, et sa poésie visuelle.

On oubliera…
La forme du conte donne aux métaphores un côté évident qui diminuent leur puissance.

« La forme de l’eau » de Guillermo del Toro, avec Sally Hawkins, Doug Jones, Michael Shannon,…

jeudi 15 février 2018

La revanche d’une blonde (Revenge)

« Revenge » est bien plus singulier que ne laisse penser son titre passe-partout. Il s’agit d’un film « de genre » (appellation polie pour dire « film d’horreur » et dérivés) d’une réalisatrice française, Coralie Fargeat, racontant une chasse à l’homme – l’expression exacte serait plutôt : une chasse à la femme. Très violent, le film est interdit aux moins de 12 ans, et n’a pas dû passer loin de l’interdiction aux moins de 16 ans.


Contraintes et liberté
Tourné dans le désert marocain, « Revenge » a une identité visuelle forte : la photographie très colorée rappelle la bande dessinée. Ces superbes images sont accompagnées d’une excellente musique électro de Rob, suffisamment maîtrisée pour ne pas faire tomber le film dans le clip – de peu. La mise en scène a plein de bonnes idées, sait ménager des pièges aux spectateurs, et surtout réussit petit à petit à transformer l’horreur du début en défouloir jouissif. Elle se distingue en particulier par des brusques gros plans (sur une mastication ou la chute de gouttes de sang par exemple) qui suspendent et intensifient l’action.
Mais « Revenge » est aussi un premier film. On le devine en cours de projection. Il pâtit d’une volonté de trop bien faire qui se manifeste par des effets de montage très appuyés, une insistance sur des symboles évidents (une pomme dévorée par des insectes au début du film est particulièrement agaçante, un téléachat lors du combat final aussi), en bref une volonté de trop bien faire. Trop soignée, trop calculée, la réalisation de « Revenge » apparait bizarrement comme corsetée… alors même qu’elle est au service d’une histoire de libération !
Un autre point notable à propos du film est son bilinguisme. Le film a été tourné en anglais et en français. Le mélange des deux langues étonne au départ… mais n’est pas utilisé par le scénario, ou presque. On devine donc en cours de projection que ce bilinguisme a été une stratégie pour aider au financement du film (ce qui est effectivement vrai). Cette contrainte sur la langue n’a pas été transformée en atout narratif, au contraire de certaines autres contraintes (telle que l’absence d’acteur connu au casting par exemple), et reste donc à l’état de bizarrerie.
Malgré ces imperfections, « Revenge » pourra divertir, et même plus : son côté féministe soulève de nombreuses questions et suscite la réflexion.

On retiendra…
Les bonnes idées de mise en scène, le passage de l’angoisse à la comédie, la photographie stylisée, la musique.

On oubliera…
La trop évidente maîtrise de la réalisation qui rend mécanique cette histoire de libération.

« Revenge » de Coralie Fargeat, avec Matilda Lutz, Kevin Janssens,…

dimanche 28 janvier 2018

Publicité détournée (3 billboards, les panneaux de la vengeance)

Martin McDonagh n’était jusqu’à présent l’homme que d’un seul film : « Bons baisers de Bruges ». Un flamboyant coup d’essai cinématographique (d’un dramaturge expérimenté), sorti en 2008 et devenu culte, contrairement à son deuxième film, « 7 psychopathes », passé inaperçu. « 3 billboards, les panneaux de la vengeance » (titre français très peu inspiré) n’est donc que son troisième film en dix ans, mais il a remis McDonagh au-devant de la scène.


Cocktail de contraires
« 3 billboards » figure en effet parmi les favoris aux Oscar 2018, porté notamment par sa résonance avec l’actualité. Cette histoire d’une femme entêtée luttant âprement pour que soit recherché l’assassin et le violeur de sa fille dans l’Amérique profonde évoque forcément le mouvement « Time’s up » et l’Amérique de Trump. Mais le film a bien d’autres atouts.
Le plus frappant est cette alliance de burlesque, de grotesque et de tragique propre à l’auteur : dans une même scène McDonagh porte au plus haut à la fois le rire et le drame. A sa manière, le mélange est osé… et ne convainc pas toujours au début. Cependant, le film est si énergique – rythmé et intense – et les péripéties du scénario si improbables que cette bizarre mais rare combinaison de mélodrame et d’humour noir finit par emporter.
De plus, les acteurs font vivre des personnages marquants. Ils apparaissent d’abord comme de spectaculaires caricatures mais leur richesse sera peu à peu révélée par l’intrigue, jusqu’à en devenir émouvants. Une trajectoire qui reflète celle du film tout entier, qui commence dans la rage et s’achève sur ce qui est presque de la tendresse.
L’indéniable qualité de ces audaces d’écriture basées sur l’alliance des contraires apporte beaucoup au film… et le dessert aussi parfois, car ces audaces rendent trop visibles justement cette écriture, ce qui provoque des effets de « décollement du réel » qui font décrocher du film. Comme ces lettres posthumes postées aux différents personnages, qui certes sont drôles (par leur ton) et tristes (car c’est un mort qui s’exprime), mais servent trop bien la mécanique de l’intrigue pour qu’on les croit vraisemblables (elles contiennent même une explication psychologique (redondante) de chaque personnage !).
« 3 billboards » est donc un film original, mémorable et particulièrement actuel. Il interpelle et ne peut laisser indifférent… tout en étant loin d’être le chef-d’œuvre promis par la campagne pour les Oscar.

On retiendra…
L’alliance des contraires : mélodrame et humour noir, rage et tendresse… L’énergie du film et la force de ses interprètes.

On oubliera…
L’alliance des contraires ne fonctionne pas toujours… Des passages sont aussi surécrits.


« 3 billboards, les panneaux de la vengeance » de Martin McDonagh, avec Frances McDomand, Sam Rockwell, Woody Harrelson,…

Les 17 films de 2017


Par sa beauté visuelle inouïe, la radicalité de sa mise en scène et de son montag – presque inespérée pour ce type de production , son intelligence et surtout l’émotion procurée, « Blade runner 2049 » est pour moi Le film de l’année 2017. Vient après le projet si longuement attendu de James Gray, « The lost city of Z ». Les longs-métrages de ce duo de tête, ainsi que « Au revoir là-haut », ont pour points communs d’être des films de genre spectaculaires réalisés par des cinéastes d’auteur qui n’ont rien cédé sur leur exigence, et servis par des photographies exceptionnelles.

1.       Blade runner 2049
2.       The lost city of Z
3.       La lune de Jupiter
4.       Au revoir là-haut
5.       Un beau soleil intérieur
6.       The square
7.       Good time
8.       120 battements par minute
9.       Un jour dans la vie de Billy Lynn
10.   Certaines femmes
11.   I am not a witch
13.   Le jour d’après
14.   Okja
15.   Song to song
16.   Jackie
17.   Problemos

Comme chaque année, des films s’imposent en tête avec évidence – ce fût le cas des deux derniers cités –, puis le classement se fait de plus en plus flou. On notera  la première apparition dans ce top rituel d’un film qui n’a pas pu sortir sur les écrans, « Okja » de Bong Joon-Ho (ce qui était bien dommage) car produit par Netflix. Sur ce sujet, 2018 s’annonce comme l’année de tous les bouleversements, pendant laquelle la remise en question des barrières entre cinéma en salle/cinéma dématéralisé et cinéma/série, portées par la montée des nouveaux géants de la SVOD, va devenir incontournable.
A noter que je n’ai pas (encore) vu la saison 3 de « Twin peaks » (considéré comme le meilleur film de l’année par une partie de la presse française), et que je suis aussi passé à côté de « Get out ».