Dix ans
après le formidable diptyque sur « Mesrine », Jean-François Richet
retrouve les manettes d’un « blockbuster » français. Après des années
de galère pour monter sans succès son projet sur La Fayette, « Un moment
d’égarement » en 2015 qui porte si bien son nom, et un détour par
l’Amérique, le voir revenir à un cinéma ambitieux et populaire est une bonne
nouvelle. « L’empereur de Paris » signe aussi le retour à l’écran
d’un de nos « super-héros » nationaux, Vidocq, dix-sept ans après sa
dernière apparition dans le fameux (et quasiment culte) « Vidocq » de
Pitof.
Avoir les moyens de ses ambitions
« L’empereur
de Paris » commence fort, avec peut-être la meilleure ouverture vue cette
année au cinéma. Mais passée l’excellente introduction, si stylisée qu’elle a
un côté « BD », l’action peine à décoller alors même qu’elle s’installe
à Paris. Le film manque de rythme, et son scénario d’efficacité. Plusieurs des péripéties
relèvent même du domaine du cliché, et la mise en scène de Jean-François Richet
ne tente rien pour l’éviter (la scène de l’incendie par exemple). On est aussi
gêné de voir que la réalisation n’a pas exactement les moyens de ses ambitions.
Les cadrages sur les décors ne sont pas assez habiles pour ne pas montrer que
le budget certes plutôt conséquent pour un film français n’en reste pas moins
étriqué pour le projet épique du réalisateur. La musique de Marco Beltrami est
elle aussi en panne d’inspiration.
Mais un
certain souffle finit par jaillir sur le tard, grâce notamment à plusieurs
grands numéros d’acteurs. La distribution est prestigieuse, et chacun y est
excellent : Denis Lavant, Fabrice Luchini, James Thiérrée, August Diehl sont
épatants, sans oublier Vincent Cassel dans le rôle-titre. Et puis certaines
scènes sont vraiment réussies, telle la poursuite dans les lavoirs, ou le discours
de Vidocq aux prisonniers.
Reste enfin
la coïncidence savoureuse de retrouver dans certaines scènes du film un écho
frappant avec l’actualité de la France des gilets jaunes. Et un magnifique
(quoique numérique) dernier plan. Si « L’empereur de Paris » n’est
pas aussi réussi qu’espéré, il ravive avec force le rêve de voir un jour sur
grand écran le diptyque sur La Fayette imaginé par Jean-François Richet.
« L’empereur de
Paris » de Jean-François Richet, avec Vincent Cassel, Freya Mavor, Patrick
Chesnais,…
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