lundi 14 décembre 2015

Rococo cosmique (Cosmos)

Revenant à la réalisation après 15 années d’absence, Andrzej Żuławski a adapté au cinéma le réputé inadaptable « Cosmos », roman de Witold Gombrowicz. Il a remporté le prix de la mise en scène au dernier festival de Locarno pour ce film.


Fatigant
Il est important de préciser qu’avant de voir « Cosmos », je n’avais ni vu de film de Żuławski, ni lu « Cosmos » de Gombrowicz. La lecture du roman doit sans aucun nul modifier la perception du film, mais le long-métrage en est une adaptation très libre, puisqu’il est parsemé de références à la culture contemporaine (on doute que le roman de Gombrowicz, publié en 1965, contienne les références à Tintin ou Spielberg présentes dans le film).
« Cosmos » est un film fou. Peut-être par respect de l’esprit du roman, Żuławski se préoccupe à peine de développer une intrigue ténue (Qui pend des animaux par une ficelle bleue ?) mais préfère expérimenter tous azimut, dans une veine proche du surréalisme. C’est plein d’humour, rempli de références, de moqueries sur la culture contemporaine, qui fusent dans des dialogues plus ou moins intelligibles. Le film va en effet très vite, ne cessant jamais de changer de direction, surmultipliant les ruptures, dans une agitation qui au départ séduit par sa drôlerie absurde et son originalité baroque, mais qui à force fatigue et noie le sens du film. Lors de la projection, le spectateur décroche. Abandonné sur le bas-côté de la route, il voit s’éloigner au loin et dans son estime cette parade déjantée de carnaval qu’est « Cosmos ». Le film continuera inlassablement sa course, même pendant le générique de fin, ajoutant et rajoutant des pitreries stylistiques à cette réflexion sur le sens de l’existence. Elle est nourrie par des acteurs en grande forme qui semblent autant s’amuser que le réalisateur, mais cette troupe s’amuse seul, ayant oublié le spectateur.

On retiendra…
La mise en scène baroque, les extravagances des acteurs, la drôlerie de l’ensemble.

On oubliera…
Fatigant, le film s’abîme dans un hermétisme qui ressemble à un entre soi entre le réalisateur et ses acteurs, duquel le spectateur est exclu.


« Cosmos » d’Andrzej Żuławski, avec Jonathan Genet, Johan Libéreau,…

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