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Les vampires ont toujours aimé le grand écran :
depuis 1922 et la sortie de « Nosferatu » de Murnau, Dracula et ses
congénères n’ont cessé d’inspirer le 7ème art. Donnant au cinéma quelques-unes
de ses plus belles œuvres : outre le « Nosferatu » déjà cité, il
y eut aussi le sublime « Dracula » de Coppola, en 1992…
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Et « Twilight », en 2008.
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Non ! N’entache pas cet article avec cette
regrettable référence ! Le film-somme de Coppola a dû beaucoup intimider
pour que les vampires reviennent au cinéma dans des représentations aussi
ridicules… même si ceux-ci ont toujours fait les joies des séries B ou pires.
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Sauf que les vampires intéressent encore le
cinéma d’auteur : annoncé depuis plusieurs années, sélectionné in extremis
à Cannes l’année dernière, le nouveau film de Jim Jarmusch, « Only lovers
left alive » arrive enfin au cinéma.
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Et c’est un chef-d’œuvre ! On pardonnera au
jury cannois de Spielberg de n’avoir pu le récompenser, il faut dire que la
concurrence était très sévère… mais il n’en reste pas moins que cette nouvelle
réalisation de Jarmusch enthousiasme beaucoup !
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On comprend tout de suite pourquoi le plus
mélomane des réalisateurs américains s’est intéressé aux vampires. Chassé de
toutes parts, rejetés du monde, traversant les siècles mais devant vivre chaque
jour (ou plutôt, chaque nuit), ce sont les figures-mêmes de la marginalité – et la marginalité, c’est ce qu’affectionne,
justement, Jarmusch.
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Jamais le cinéma du réalisateur n’a semblé autant
en osmose avec son sujet. Le rythme lent, hypnotique, qui caractérise sa mise
en scène s’accorde ici à la perfection avec l’immortalité lasse de ses
personnages principaux. Joués par Tilda Swinton et Tom Hiddleston, extraordinaires,
Adam et Eve sont un couple de vampires fatigués de vivre, plongés dans une
torpeur dépressive qui fascine et contamine le spectateur. Comment supporter le
passage des années alors que l’appel du vide se fait d’autant plus pressant ?
Déçu par l’évolution de la société actuelle, ayant perdu toute foi en l’homme
et en sa société qui semble se rapprocher de plus en plus de sa perte, les
vampires de Jarmusch n’ont plus qu’une seule raison de survivre : la
musique, et l’art en général.
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C’est surtout l’heureux prétexte pour Jarmusch
de nous offrir de magnifiques traversées nocturnes (en voiture dans le Detroit
abandonné ou à pied dans les rues de Tanger), où l’on se laisse griser par la bande
son (composée par le groupe de Jarmusch, SQÜRL) et gagner peu à peu par la
mélancolie de ces êtres épuisés et solitaires.
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La musique dans laquelle baigne le film se
matérialise à certains moments à l’écran sous forme de performances « live »,
comme celle de Yasmine Hamdan, d’autant plus marquantes. Le film cultive aussi des
moments d’humour, et surtout des instants de pure poésie. Assurément la
première œuvre forte de l’année !
On retiendra…
C’est un envoûtement auquel il
est difficile de résister.
On oubliera…
Pourquoi le distributeur n’a-t-il
pas cherché un titre en français ?
« Only lovers left alive » de Jim
Jarmusch, avec Tilda Swinton, Tom Hiddleston, John Hurt,…
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