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J’étais très heureux de retourner en Terre du
Milieu pour le « Voyage inattendu » du premier volet, mais force
était de constater la faiblesse du « Hobbit » par rapport au «
Seigneur des anneaux » : le film oscillait continuellement sans se
décider entre le ton léger de son matériau de départ (« Bilbo le
Hobbit », roman pour la jeunesse de Tolkien) et l’épique attendu par les
spectateurs du « Seigneur des anneaux ». Le résultat était
impressionnant mais un peu bancal.
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Tu conviendras que ce n’est pas le cas de ce
deuxième volet, « La désolation de Smaug » ! Peter Jackson cesse
enfin de ménager les souvenirs de ses spectateurs en répliquant la recette de
sa première trilogie : au début de cette suite, la transition avec la
trilogie du « Seigneur des anneaux » est bel et bien achevée.
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Elle aura quand même duré 3 heures… On se
réjouit donc que la saga ait enfin atteint son équilibre. Avec « La
désolation de Smaug », l’histoire du « Hobbit » prend de
l’ampleur et perd la linéarité parfois un peu pesante du premier volet. Peter
Jacskon divise son intrigue en plusieurs fils narratifs, qui se croisent et se
décroisent. Pour y arriver, il a dû passer par des libertés avec le livre de
départ, à l’intrigue trop peu épaisse pour un nouveau film de presque 3 heures.
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Des libertés bienvenues ! Car en ajoutant
des fils narratifs, le réalisateur aère son histoire, et par le basculement
incessant d’un fil à l’autre, relance constamment l’intérêt du spectateur…
redonnant le souffle qui manquait à la saga.
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La Terre du Milieu n’apparaît plus comme un vase
clos : chaque nouveau décor semble être l’occasion du développement d’une
histoire… une multiplication et un approfondissement de l’intrigue qui provoque
parfois le vertige ! Et qui immerge complètement le spectateur, au point que
celui-ci perd rapidement toute notion de durée.
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Howard Shore, le compositeur, participe aussi de
ce renouvellement : pour « La désolation de Smaug », sa musique est
presque entièrement nouvelle, en lieu et place de la réutilisation copieuse des
thèmes déjà associés au « Seigneur des anneaux ». Fini aussi les
caméos plus ou moins justifiés : l’intrigue s’appuie désormais sur de
nouveaux personnages.
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Pour le meilleur et pour le médiocre… Etrangement,
Peter Jacskon ajoute à la quête de Bilbon une improbable intrigue amoureuse
entre une elfe et un nain. La mise en scène est alors pour le moins
ambiguë : je n’ai toujours pas compris si le comique de ces scènes était
volontaire ou accidentel… ou même si Peter Jackson lui-même le sait.
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N’est pas James Cameron qui veut ! Mais ces
quelques coquilles n’apparaissent plus que comme des détails au moment de la
rencontre, tant attendue, de Bilbon avec le dragon Smaug. Le moins que l’on
puisse dire est que celui-ci est… impressionnant. Décor immense, dialogues
savoureux, et un Martin Freeman plus cabotin que jamais : la séquence est
d’anthologie.
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En attendant, avec une impatience renouvelée, la
suite et la conclusion de cette histoire, une interrogation demeure : « mais
qu’avons-nous fait » ?
On retiendra…
Plus ample, moins linéaire, et
mieux équilibré : c’est avec un enthousiasme neuf que l’on est emporté par
la suite des aventures de Bilbon. L’image 3D ultra nette de la HFR.
On oubliera...
Quelques tics répétitifs de
mise en scène. Une histoire d’amour ridicule. Et surtout, une fin pour le
moins… inattendue.
« Le Hobbit, la
désolation de Smaug » de Peter Jackson, avec Martin Freeman, Ian
McKellen,…
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