dimanche 1 décembre 2013

Ça s’améliore à la faim (Hunger games, l'embrasement)

     Il est rare qu’un blockbuster américain résiste à conquérir le monde. Un film hollywoodien récolte généralement 35% de ses recettes sur le sol américain, et 65% dans le reste du monde. Le succès de « Hunger games » apparait donc comme vraiment incompréhensible : « Hunger games » et sa suite ont battu des records de recettes aux Etats-Unis… mais sans que le reste du monde ne suive (ce qui est aussi un record). « Vraiment » incompréhensible, car on ne comprend pas bien ce qui peut séduire le public américain dans cette nouvelle saga cinématographique adaptée de romans jeunesse best-sellers. « Hunger games, l’embrasement », ne relève pas le niveau du premier opus, qui était moyen.


     Pour réaliser cette suite, les producteurs ont remercié Gary Ross pour engager Francis Lawrence. A l’écran, ce changement de réalisateur est aussi invisible que le style de ces deux « artistes » - ce n’est pas pour rien qu’ils font partie de cette catégorie de réalisateurs appelés « faiseurs hollywoodiens » (réalisateurs recherchés par les producteurs pour l’efficacité et… l’absence d’âme de leur mise en scène). « Hunger games » est un blockbuster sans ambition artistique : la mise en scène est parfois absurdement explicative, pédagogique. Il ne faut pas perdre le spectateur. Elle n’arrête pas, par exemple, de souligner ce que le spectateur avait déjà compris. Elle doit s’appuyer sur la (bonne) musique de James Newton Howard pour susciter l’émotion.
     Les acteurs ne peuvent en effet pas faire grand-chose pour y parvenir, étant donné leur jeu monolithique. A ce niveau, la direction d’acteur n’est pas seule en cause : le premier responsable de cette apathie est les dialogues, consternants (« Quelle est ta couleur préférée ? Je ne peux pas devenir ton ami si je ne la connais pas » (sic)). Même les Oscars n’y peuvent rien : Jennifer Lawrence et Philip Seymour Hoffman traversent le film avec abnégation, la première en faisant la moue, le second avec un air goguenard. Quant à la direction artistique, elle est toujours aussi laide.
     Heureusement, et comme dans le premier opus, la plupart de ces défauts s’estompent lors de l’entrée dans « l’arène ». Les enjeux se font plus simples – plus besoin de plaquer un contexte politique sur l’intrigue ni de développer un triangle amoureux risible – et le film, plus abstrait, gagne en puissance d’évocation. On arrive même à croire que, porté par une réelle ambition artistique, on aurait pu tirer de très bons divertissements de cette adaptation à succès.
     Mais il faudra se contenter de celle-ci, très terre-à-terre, qui ne vise pas plus haut qu’une efficacité parfois idiote, mais divertissante.
     Reste un point à éclaircir : quelle est la morale de cette histoire ? Faire s’entretuer des adolescents permet certes de gagner des millions de dollars, mais est bien compliqué à interpréter pour le public « jeunesse » visé par cette saga.

On retiendra…
Les jeux purement arbitraires et scénaristiques de la partie se déroulant dans l’arène.

On oubliera…
Les dialogues, la direction artistique, la platitude de la mise en scène.


« Hunger games, l’embrasement » de Francis Lawrence, avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson,…

2 commentaires:

  1. La mise en scène est nettement meilleur dans ce film-ci. Jennifer Lawrence joue très bien car c'est justement le principe du film de faire d'elle un héros, un symbole alors que tout ça la dépasse complètement et qu'elle ne comprends pas que des gens l'utilise pour faire monter la rébellion, elle ne veut pas de ça.

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  2. Pour moi, ce film est la copie conforme de battle Royal. On met une touche de jeunnesse, une jolie fille, on rajoute des effets spéciaux et voila on obtient hunger game.
    Le deusieme volet ne xsert absolumebnt à rien a par faire du fric car déjà a la fin du 1 tu comprend le coup de la révolte.
    Bref un écrivain en manque d"'inspiration, des idées en déjà vu. Un battle royal remixé pour les enfants

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