L’été des
blockbusters se poursuit, et est déjà bientôt fini de l’autre côté de
l’Atlantique. Depuis la sortie de « Spider-Man » de Sam Raimi en
2002, les super-héros ont envahi les écrans, et leurs histoires sont
transposées en films qui sortent à la queue-leu-leu été après été. Chaque
studio possédant sa franchise, qu’il s’agit de perpétuer en interconnectant
(plus ou moins) la nouvelle sortie estivale avec les précédentes et, surtout,
les suivantes. Il était déjà difficile auparavant de s’enthousiasmer pour un filmde ce genre – ça devient de plus en plus compliqué alors que ses films se
transforment en épisodes de série télé. Pour les comprendre, mieux vaut ne pas
avoir raté les précédents. Et, pire encore, il ne faut pas s’attendre non plus à
une fin : une suite est toujours au rendez-vous. C’est donc le cas de
« Wolverine, le combat de l’immortel », réalisé par James Mangold, second
spin-off de la saga « X-Me »n, et qui constitue en fait une au
dernier volet de la trilogie.
De la tragédie au banal divertissement
Annoncé depuis
mai 2009, le film devait au départ être réalisé par Darren Aronofsky, qui a
fini par abandonner le projet. Quand on sait que ce long-métrage a aussi été
proposé à Bryan Singer et Guillermo del Toro, le choix final de James Mangold (« Night
and day ») à la réalisation ressemble à une erreur de casting. Wolverine -
indissociable de son interprète Hugh Jackman - est, de loin, le plus fascinant
des personnages « X-Men » portés à l’écran. Torturé par la solitude,
il ressemble à s’y méprendre à un personnage d’un film de Darren Aronofsky… sa version
du super-héros restera un rêve inachevé.
Porté à l’écran
par James Mangold, ses aventures japonaises ne vont pas plus loin que le simple
divertissement : ni vraiment mauvais, ni vraiment bon. Le réalisateur a
produit un film conforme au cahier des charges : les scènes d’actions
alternent avec des passages plus comiques et d’autres plus intimistes où la
douleur portée par le personnage est censé émouvoir le spectateur.
Or, James
Mangold ne réussit pas vraiment à faire de Wolverine une figure tragique. Le
dilemme proposé au personnage au début du film, devenir mortel ou rester
immortel, semble sur le papier passionnant mais est à peine exploité par le scénario.
Le film passe presque à côté de ce puissant ressort dramatique. Presque, car le
personnage est hanté par le spectre de sa femme, qui l’incite à la rejoindre « de
l’autre côté » lorsqu’il la rencontre dans des scènes oniriques… frisant
le ridicule. Toutefois, certains tableaux atteignent à la grandeur épique
recherchée : c’est le cas de l’impressionnante introduction et d’une
course-poursuite dans la neige où Hugh Jackman réinvente le martyre de Saint
Sébastien.
Le
réalisateur ne réussit pas non plus à faire des scènes d’action renversantes ou
originales, excepté un combat extrêmement ludique sur le toit du Shinkansen –
peut-être bien la meilleure scène du film. Le grand finale est gâché par une
subite laideur de la direction artistique, qui s’exprime dans les costumes des
deux grands méchants du film. Les scènes humoristiques font rire, mais ne
durent jamais longtemps : le film vise en effet au premier degré.
Des airs de James Bond
Reste une
musique parfois surprenante de Marco Beltrami, et le plaisir de voir jouer Hugh
Jackman son rôle phare comme s’il était un nouveau James Bond. Une influence
pas si absurde de laquelle le film ne cessera de se rapprocher jusqu’à la fin.
James
Mangold ne s’empare donc pas de la figure de Wolverine avec le talent que
méritait un tel personnage, mais ne rate pas complètement son long-métrage, qui
se contente d’être un agréable divertissement.
On retiendra…
Wolverine visite le Japon tel
un nouveau James Bond.
On oubliera…
Un dilemme moral très mal
exploité, qui échoue donc à élever le film au-delà du simple divertissement.
« Wolverine : le combat de l’immortel » de James
Mangold, avec Hugh Jackman, Tao Okamoto, Rila Fukushima,…
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