mardi 23 août 2011

L'été américain 6 : L'évolution numérique des singes (La planète des singes : les origines)

L’annonce de la sortie d’une préquelle à « La planète des singes », après un catastrophique remake de Tim Burton en 2001, n’augurait rien de bon, d’autant plus que c’est à un réalisateur inconnu, Rupert Wyatt qu’a échu la réalisation de ce film (il s'agit ici de son deuxième film). La surprise est donc encore plus grande en découvrant cet excellent blockbuster, passionnant de bout en bout et aux effets spéciaux bluffants.


Crédibilité numérique
         Un scénario captivant doublé d’une réalisation soignée et triplé par des effets spéciaux réussis, tels sont les points forts de ces origines à « La planète des singes », roman français de Pierre Boulle multiplement adapté au cinéma. En jouant en permanence sur deux fils narratifs, le film reste prenant et ne connaît aucune baisse de régime. Le scénario se révèle très surprenant puisque le héros du film est un singe auquel le spectateur s’identifiera très vite grâce à la magie des effets spéciaux de Weta Digital. Les studios néo-zélandais reprennent ici la technique qu’ils ont mise au point pour « Avatar » et qui devrait leur permettre une fois de plus de remporter l’Oscar des meilleurs effets spéciaux cette année. Les singes n’ont jamais été convaincants au cinéma lorsqu’ils étaient joués par des acteurs maquillés et costumés. Ces singes numériques sont enfin crédibles, et même émouvants.

Réalisation impeccable mais facile
        Avec ce tour de force de réussir l’identification du spectateur avec le singe César qui combat l’humanité, le film se révèle troublant. James Franco (bien meilleur ici que dans « 127 heures ») et Freida Pinto sont éclipsés par Andy Serkis (qui anime César) ! « La planète des singes, les origines » surprend encore avec une histoire non-violente, relativement pauvre en scènes d’action… une exception pour un blockbuster estival. Le film joue avec brio la carte de l’intelligence, même si à ce niveau-là un réalisateur moins novice aurait peut-être pu donner à sa mise en scène une profondeur absente ici. Rupert Wyatt se contente de raconter – très bien ! – son histoire de révolte. Lorsque l’intelligence naît chez les singes, l’effet se révèle à chaque fois sidérant pour le spectateur et rajoute toujours à son trouble, grâce à une mise en scène qui sait préparer de telles surprises. Mais cela reste encore trop simple (il suffit d’inhaler un gaz pour voir son QI grimper en flèche) et il y avait sûrement d’autres moyens, moins rapides, plus complexes, de montrer la naissance de l’intelligence. On a parfois l’impression que le singe ne fait qu’imiter le comportement humain, comme si l’acquisition de l’intelligence suivait une ligne droite où la nôtre serait une étape obligée. De même, la musique de Patrick Doyle accompagne très bien le film mais ne comporte pas de thèmes marquants.
        La surprise est donc grande de constater que ce film constitue avec « Super 8 » les deux seules réussites de cet été américain.

On retiendra…
Un scénario fascinant, des effets spéciaux extraordinaires, un très bon montage. James Franco est convaincant.

On oubliera…
Le film est parfois trop simple ! Le scénario cède par moments à la facilité pour décrire les mécanismes très complexes de l’intelligence. Freida Pinto fait de la figuration.

« La planète des singes, les origines » de Rupert Wyatt, avec Andy Serkis, James Franco, Freida Pinto,…

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