C’est l’un des meilleurs moments d’une année
cinéphile : l’établissement du top des meilleurs films de l’année. On
pourrait parler à son propos de tradition, tant sa pratique est répandue. Elle en
effet est tellement jouissive : elle transforme les séances de projection
d’une année en une traque, celle du meilleur film. En 2016, comme en 2015, et
comme les années précédentes, les films défilent jusqu’à ce qu’il y en ait un qui
marque la mémoire… On le place alors provisoirement en tête du top de l’année
en cours. Mais loin d’apporter une quelconque satisfaction, il ne fait que
relancer la recherche du meilleur film : pourra-t-il être détrôné ? Cette
année tout semblait être joué le 14 mai 2015 lorsque est sorti « Mad Max :Fury Road ». J’ai déjà dit ici et là tout l’importance de ce film hors
norme, ce blockbuster d’auteur intelligent et fou qui représente un cinéma à
grand spectacle qu’on croyait disparu (et dont « Sorcerer », ressorti
cette année, est un éminent représentant). Ça parait dingue pour le quatrième
épisode d’une saga commencée en 1979 mais « Mad Max : Fury Road »
est aussi le film qui aura le plus résonné avec l’actualité de 2015, car en sus
d’être une fable écologique, c’est le seul film de l’année qui parlait du
fanatisme religieux, et s’en moquait.
3. Cemetery of splendour
5. The lobster
6. Trois souvenirs de ma jeunesse
7. L'ombre des femmes
9. Taxi Téhéran
11. Valley of love
12. Dheepan
13. Réalité
14. Journal d'une femme de chambre
15. Vincent n'a pas d'écailles
Et pourtant, le film de George Miller ne figure
qu’à la deuxième position de ce top 15. J’ai déjà exprimé ici ma gêne à propos
de « Le fils de Saul », des questions que sa mise en scène pense
résoudre sans toutefois y parvenir. J’ai hésité… mais bien qu’il soit
imparfait, le film de László Nemes ne pouvait pas figurer ailleurs qu’en
première place. Non seulement pour le choc que sa projection représente, mais
surtout parce que c’est sans conteste l’acte cinématographique le plus
courageux et réfléchi qu’il ait été donné de voir cette année. Ce film est
historique dans les deux sens du terme.
Deux autres films ont été très durs à placer :
« Il est difficile d’être un dieu » et « Knight of cups ». Le
monstre posthume d’Alexeï Guerman, (que j’avais vu en 2014) est tellement démesuré
et tellement exténuant à regarder aussi que lui donner une place était un
casse-tête. Notons que ce film désespéré, qui n’appartient à aucune époque,
traite aussi du fanatisme religieux, et de ses conséquences… Quant au film de
Terrence Malick, il creuse – même si c’est d’une manière unique, si admirable, que
j’ai déjà louée ici – la même veine que
ses deux films précédents sortis en 2011 et 2013. Ça n’aurait pas de sens de
faire figurer tout en haut de trois des cinq derniers tops les films de Malick…
désormais si prolifique.
Merci pour cette liste, je ne manquerai pas de tout télécharger en qualité Bluray 5.1 pour regarder chez moi.
RépondreSupprimerOups, tu as oublié d'écrire "légalement" dans ton commentaire.
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