Woody
Allen, 49ème. Le film annuel du réalisateur new-yorkais, à la régularité
quasi sans failles, est donc sorti. Tourné en Amérique, dans l’état de Rhode Island,
le film se déroule sur un campus universitaire accueillant un professeur de
philosophie à la réputation sulfureuse. Joué par Joaquin Phoenix ayant grossi
pour le rôle, ce philosophe est en pleine dépression, mais il retrouvera goût à
la vie le jour où il décidera de commettre un meurtre « altruiste ».
Dernièrement, Woody Allen s’était montré très en forme, avec « Blue
jasmine » en 2013 (tout simplement l’un de ses meilleurs films) et l’enchanteur
« Magic in the moonlight » l’année dernière. Cette année, il n’avait
pas l’inspiration.
Léger coup de mou
Cette
fois-ci, on n’arrive jamais vraiment à croire à l’histoire que Woody nous
raconte. Les défauts (incorrigibles ?) de son cinéma sont ici plus
présents : outre le côté très bourgeois de ses longs-métrages, une
description d’un milieu, le campus universitaire, pleine de clichés (et qui ne
sont pas drôles), et un propos très simple (une soi-disant réflexion sur l’importance
du hasard et du danger dans nos vies) qui vire ici au ridicule car il est
exprimé lors de leçons de philosophie – auxquelles on ne croit donc pas une
seconde.
Narrativement
comme cinématographiquement, le film ne propose aucune surprise. Woody n’y
tente rien de nouveau, rien qu’il n’ait déjà raconté ou filmé dans son abondante
filmographie. Le seul étonnement viendra de la scène où le professeur de philosophie
aura la révélation qu’il doit tuer quelqu’un : un virage narratif tellement
tiré par les cheveux que le réalisateur ne trouvera pas d’autre moyen de
justifier ce coup de folie qu’en mettant « irrationnel » dans le
titre du film.
Etant moins
réussi que les précédents, on a donc le sentiment de voir un film mis en scène
en « pilotage automatique » par le réalisateur. Ce n’est pas
déplaisant – Joaquin Phoenix est toujours aussi étrange et Emma Stone charmante
–, c’est fait avec un grand savoir-faire, mais c’est complètement dispensable. Woody
a livré son film annuel. L’inspiration reviendra.
On retiendra…
Quelques gags font mouche. Joaquin
Phoenix s’amuse et Emma Stone est très belle.
On oubliera…
Trop peu crédible, le film est
embarrassé de ses clichés et développe un propos bien maigre.
« L’homme irrationnel »
de Woody Allen, avec Joaquin Phoenix, Emma Stone,…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire