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Bon, cette semaine il va falloir soigner notre
article.
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Mais c’est le cas chaque semaine !
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Non, je veux dire : on va devoir lutter
contre des préjugés. « Spring breakers » n’a malheureusement pas la
promotion qu’il mérite…
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Malheureusement ? Bienheureusement,
oui : rares sont les films d’auteur à bénéficier d’une telle
promotion ! Et tant pis si les spectateurs se seront déplacés pour les
mauvaises raisons, j’espère qu’ils en ressortiront aussi émus que nous l’avons
été ! Oui, notre tâche cette semaine sera de convaincre ceux qui en
doutent que « Spring breakers » de Harmony Korine est (d’ores et
déjà) l’un des meilleurs films de l’année 2013 !
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Il faudra peut-être que l’on soit plus explicite
dans l’article sur les « mauvaises raisons » que tu
sous-entendais… C’est vrai, les spectateurs de « Spring breakers »
assisteront bien à des scènes d’orgies étudiantes débridées sur les plages ou
dans les hôtels de Floride. Mais ces bacchanales ne sont absolument pas drôles,
et ceux qui pensaient voir une comédie risquent fort de se sentir très vite mal
à l’aise.
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Pourtant, « Spring breakers » est
parfois très drôle ! En particulier le personnage de James Franco,
prénommé Alien : dans ce qui est à ce jour son meilleur rôle, l’acteur
grimé en gangsta se déchaîne.
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Mais ce dont nous devons surtout parler, c’est
de cette étrange poésie qui se dégage du film.
Sur un sujet bien moins lyrique que Malick la semaine dernière, Korine
livre un film presque tout autant poétique ! Mais une poétique du pire,
complètement inattendue : c’est lorsqu’il semble le plus la fuir que Korine
réussit à la susciter !
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Le film se distingue par son montage sonore, nappes
de sons quasi continues qui créent d’étranges boucles temporelles – bribes de
dialogues répétées plusieurs fois –, associé à l’image à des allers et retours
dans le temps. La photographie est fluo, et les cadrages sans cesse mobiles très
adroits, notamment ce superbe plan-séquence lors d’une scène de braquage.
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C’est paradoxalement quand le film dépeint la
déchéance et la confusion les plus totales, qu’il atteint une beauté inespérée,
d’autant plus poignante qu’elle est inattendue.
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« Spring breakers » déborde d’énergie,
et surprend enfin par son absence totale de morale : « Spring
breakers » ne veut rien dire. C’est simplement une expérience
cinématographique hors norme.
On retiendra…
Sur un sujet aussi laid et
kitsch, Harmony Korine tire une beauté et une poésie bouleversantes. La
photographie fluo. L’interprétation de James Franco.
On oubliera…
Euh…
« Spring breakers » d’Harmony Korine,
avec James Franco, Vanessa Hudgens, Selena Gomez,…
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