- Idéalement placé le mercredi suivant la remise de l’Oscar du meilleur acteur à Jean Dujardin, « Les infidèles » entend bien multiplier ses entrées au box-office grâce à ce sacre attendu et espéré de l’un des acteurs les plus populaires du cinéma français.
- Multiplier ses entrées ? Hélas, oui. Mais si le film bénéficiera de l’effet Oscar, ce sera par le biais d’une grosse arnaque réalisée sur le dos des spectateurs mal informés : « Les infidèles » est une mauvaise comédie, mais qui pourtant devrait réaliser plus d’entrées que « The artist » (ce dernier étant muet). Or, Jean Dujardin comme Gilles Lellouche, qu’ils soient acteurs ou réalisateurs, ne sont presque jamais drôles dans cette comédie qui se veut osée et a pour ambition de bousculer les comédies franco-françaises qui triomphent chaque année au cinéma ici.
- Au niveau du ton, le duo a effectivement réalisé un film bien plus licencieux que d’habitude. Mais ils ont oublié qu’une comédie devait faire rire ! Leur désir de remuer les comédies françaises semble donc bien ridicule.
- Un des problèmes de « Les infidèles » est que c’est un film à sketches. L’idée semble au départ intéressante : à la fin de chaque segment, on peut essayer de deviner qui des sept réalisateurs en est l’auteur. Sauf que tous ces segments ont bien évidemment le même sujet, l’infidélité, et l’on s’aperçoit bien vite que d’une histoire à l’autre, tout se répète. Les réalisateurs n’ont malheureusement pas signé les scénarios de leurs segments, et au final ils ont tous réalisé le même film, interprétés qui plus est avec les mêmes acteurs.
- Aucun de ces courts-métrages n’étant drôle, la structure du film devient très vite lassante et c’est avec un ennui poli que l’on attend la fin du film. Même si le niveau général est faible, les segments sont en plus très inégaux. On remarquera quand même que le meilleur sketch est celui signé par Michel Hazanavicius, car c’est dans celui-ci que Dujardin est le plus drôle. Comme quoi, dans une interprétation, la direction d’acteur a un rôle prépondérant. Pour le moins réussi, il s’agit sûrement du « prologue » de Fred Cavayé : déjà piètre réalisateur de film d’action, il devient franchement mauvais lorsqu’il s’essaye à la comédie.
- J’opterais plutôt pour le segment d’Emmanuelle Bercot, cousu de fil blanc et qui apparemment ne visait même pas à faire rire ; mais en réfléchissant bien, il en va de même avec le « Lolita » d’Eric Lartigau… « Les infidèles » ressemble donc plus à une accumulation de déceptions qu’à une suite de courts-métrages.
On retiendra…
Tout au long de la projection, on peut tuer le temps en essayant de deviner qui est l’auteur de chaque sketch…
On oubliera…
… car on ne rit que très peu souvent, et la répétition des situations lasse très vite.
« Les infidèles », film à sketchs de et avec Jean Dujardin, Gilles Lellouche,…
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