dimanche 7 juillet 2013

La chute de la Maison-Blanche (White house down)

« White house down » est le quatorzième film de Roland Emmerich, et son quatorzième blockbuster. Deux ans après l’échec cuisant de son film historique « Anonymous », le réalisateur allemand a semble-t-il voulu renouer avec le cinéma qui a fait son succès : un grand film d’action et de destruction massive à plusieurs centaines de millions de dollars de budget. Comme il avait déjà fait s’effondrer la Maison-Blanche dans ses trois plus grands succès à ce jour, « Independance day » (1996),  « 2012 » (2009), « Le jour d’après » (2004), c’est tout naturellement que les producteurs de « White house down » lui ont confié cette nouvelle destruction du palais présidentiel américain, cette fois-ci étalée sur deux heures et quart de film. Mieux qu’un blockbuster, un white-housebuster.


                Il n’y a pas besoin d’un retour aux sources pour constater une fois de plus à quel point le cinéma d’Emmerich est peu ambitieux. « White house down » ne vise évidemment pas plus haut que le simple divertissement estival bourré de scènes d’action ahurissantes et abrutissantes.

Action déjà vue
Sauf que le changement d’échelle imposé par ce film, qui oblige le réalisateur à ne pas détruire le monde entier mais un simple édifice, ôte au film son contenu spectaculaire. Les scènes d’action semblent déjà avoir été vues et revues mille fois ailleurs, à commencer par les propres films d’Emmerich. De ce côté-là, « White house down » est complètement anachronique.

Ratage présidentiel
                Le film ne prétendait pas seulement proposer des scènes d’action. Il voulait aussi se rapprocher du fun et du comique de son modèle évident, « Die hard ». Pour cela, les scénaristes ont eu la très mauvaise idée de faire du président des Etats-Unis (interprété par Jamie Foxx) le second personnage principal. C’est censé être le ressort comique principal du long-métrage : malmener la figure présidentielle. Le film, qui raconte le sauvetage du président, espère donc être sauvé par ce président. On voit ainsi dans « White house down » le président des Etats-Unis ramper à quatre pattes, escalader la cage d’un ascenseur, conduire la voiture présidentielle dans le jardin de la Maison-Blanche. Il va même perdre sa chaussure et se mettre à courir en baskets.
Ça aurait pu être drôle si le président avait joué son propre rôle. Comme ce n’est évidemment pas le cas, le second degré s’avère complètement raté. Le film espère jouer de son décalage avec la réalité pour gagner en humour. Or, ce décalage ne cesse de rappeler au spectateur à quel point ce qu’il regarde est faux. Ennuyeux puis agaçant, « White house down » s’effondre donc tout seul : le spectateur, incapable de croire à ce qu’il voit, ne rentre jamais dans le film, et subit donc pendant plus de deux heures la médiocrité de la mise en scène et les rebondissements téléphonés de son scénario.

Divertissement trop pur
                « White house down » est par conséquent complètement dispensable, et se rate sur tous les tableaux. On n’a jamais attendu ça de la part du réalisateur, mais ici on déplore encore plus l’absence de sous-texte, d’intelligence dans ce pur divertissement. Loin des sous-entendus et de l’humour de « Star trek into darkness », loin du spectacle de « Man of steel », « White house down » est peut-être le pire blockbuster de cet été.

On retiendra…
L’idée-même du film : demander à Roland Emmerich de répéter pour la quatrième fois de sa carrière la destruction de la Maison-Blanche.

On oubliera…
Bêtise du scénario, échec des tentatives de second degré, scènes d’action déjà vues : le ratage est d’envergure.


« White house down » de Roland Emmerich, avec Channing Tatum, Jamie Foxx,…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire