-
Il s’est passé quoi hier à Toulouse, pendant la
projection ? La France venait de remporter la Coupe du Monde de
football ?
-
Euh… En fait, tu te demandes pourquoi des
spectateurs n’arrêtaient pas de quitter la salle, c’est ça ? Je n’en sais
rien. Sûrement que le film ne leur plaisait pas.
-
Je ne comprendrai jamais ce geste de dépit.
Pourtant, ces spectateurs assistaient au plus grand événement cinématographique
de l’année 2013 !
-
Tu n’as pas peur des grands mots, toi !
Moi, j’aurais plutôt cité les sorties de « GI Joe 2 », « Iron
man 3 », « Evil dead 4 », « Die hard 5 » ou « Fast
and furious 6 »…
-
Laisse-moi m’expliquer : 5, 20, 7, 6 et 2
sont les années séparant les sorties des six films réalisés à ce jour par
Terrence Malick, le plus secret des cinéastes, et jusqu’à cette année un des
plus lents. 2 ! Il n’aura donc fallu attendre que deux ans pour voir le
nouveau film de ce réalisateur, après sa Palme d’or en 2011 pour « The
tree of life » ! Quoi que tu en dises, la sortie de « A la
merveille » est donc bien un événement, d’autant plus extraordinaire qu’on
ignore quelles raisons motivent Terrence Malick à réaliser aussi vite* un
nouveau film - celui-ci refusant tout contact médiatique.
-
Et ce n’est pas fini ! Le réalisateur est
en train d’en tourner deux autres ! Après des années de recherche, a-t-il
enfin trouvé avec son directeur de la photographie, le mexicain Emmanuel
Lubezki, une méthode de travail qui lui convenait ? On ne peut que
supputer.
-
Toujours est-il qu’on ne lui reprochera pas d’avoir
accéléré ainsi son rythme de travail ! « A la merveille » prouve
une nouvelle fois encore que Terrence Malick est le plus grand filmeur
contemporain. Après l’apothéose de « The tree of life », Malick livre
un film moins ambitieux…
-
Moins ambitieux, non. Je dirai plutôt :
moins cosmique…
-
… qui traite de l’amour. Mais quel que soit le
sujet du cinéaste, ce qui frappe avant tout est le style unique du cinéaste,
qui s’est forgé à chaque long-métrage, transformant la projection de chacun de
ses films en une suite ininterrompue d’émerveillements.
-
Ou de profond ennui – en fait, je n’en sais rien,
je n’arrive pas à me mettre à la place des spectateurs quittant la salle devant
un film de Malick. Les incessants mouvements de caméra, l’absence de dialogue
et la voix-off mystérieuse doivent sûrement déstabiliser les spectateurs qui ne
se sont déplacés que sur la foi du casting (Ben Affleck, Olga Kurylenko, Javier
Bardem, Rachel McAdams pour ce film-ci)…
-
C’est qu’un film de Malick n’est comparable à
aucune autre expérience de cinéma ! On ressort de la salle avec un léger
tournis, encore porté par le mouvement de ces images extraordinaires, captant
sans relâche des gestes ou la lumière du soleil.
-
Le réalisateur semble être en quête d’une forme
cinématographique ultime, complètement détachée de toute théâtralité. Un projet
passionnant dont on a hâte de voir les nouveaux développements, et qu’il faut
voir pour comprendre !
On retiendra…
Le style Malick : une
caméra toujours en mouvement saisissant des gestes, accompagné d’une musique
majestueuse et d’une voix off plus ou moins énigmatique. Une mise en scène
développée pour la première fois en France, puisqu’une partie du film y a été
tourné (dont le Mont-Saint-Michel).
On oubliera…
Même Terrence Malick n’a pas
réussi à rendre convaincant Ben Affleck en acteur.
*A noter :
Cette affirmation est à
nuancer. La chronologie des sorties ne suit pas celle des tournages :
« A la merveille a été tournée fin 2010. Le montage a ensuite épuisé
cinq (!) monteurs pendant deux ans.
« A la merveille »
de Terrence Malick, avec Olga Kurylenko, Ben Affleck, Rachel McAdams, Javier
Bardem,…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire