- Un budget colossal, un an de tournage, six-cent vingt kilomètres de pellicule, d’immenses décors futuristes, des effets spéciaux incroyables, plus de trente-cinq mille figurants,…
- Oh là ! De quel film parles-tu pour t’enivrer ainsi de ces chiffres ? Ne me dis pas qu’il s’agit encore d’ « Avatar » !
- … et une restauration d’une telle difficulté qu’il a fallu attendre 83 ans pour être capable de remonter le film dans sa version originale : voilà tout ce qui contribue à faire de « Metropolis » l’un des films les plus connus de l’histoire du cinéma. Tu n’avais pas complètement tort : pour comprendre l’envergure de cette œuvre lors de sa sortie en 1927, on peut tenter cette comparaison : « Metropolis » est l’ « Avatar » du cinéma muet.
- Sauf que « Metropolis » n’a pas du tout bénéficié lors de sa sortie du même engouement public que le film de James Cameron. Devant l’échec critique à sa première à Berlin, le distributeur s’empresse de charcuter une première fois le film, jugé trop long, pour le distribuer dans le monde entier. Mais un mois après sa sortie américaine en mars 1927, le film est de nouveau mutilé : toutes les scènes jugées à caractère communistes sont retirées. Déformé, l’histoire du film devient incompréhensible. Les coupes continueront jusqu’en 1936, où le film est redistribué sous une version de 1h31 – alors que sa version originale dure 2h33 ! Des restaurations se sont succédées à partir de 1984 jusqu’à la découverte en 2008 en Argentine d’une copie très abîmée de la version originale du film, qui a permis la ressortie en 2010 d’une version du film quasi complète.
- Mais « Metropolis » n’est pas devenu légendaire qu’à cause de l’histoire de son exploitation. Si autant d’efforts ont été consacrés pour restaurer le film, c’est que celui est d’une formidable puissance visuelle. Le réalisateur Fritz Lang a su diriger des foules de figurants pour tourner des scènes parmi les plus impressionnantes du cinéma muet. La direction artistique rend le film inoubliable pour ses décors gigantesques inspirés par l’art déco qui n’ont fait que s’embellir avec le temps, ses costumes jugés futuristes pour l’époque et qui sont dotés maintenant d’un cachet très particulier et unique, sans oublier la figure de l’androïde Maria d’une stupéfiante beauté…
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On retiendra…
Une série de visions inoubliables, rendues encore plus impressionnantes par l’âge du film.
On oubliera…
Le scénario souffre d’une certaine naïveté, mais qui est complètement gommée par la puissance de ces images.
« Metropolis » de Fritz Lang, avec Brigitte Helm, Alfred Abel,…
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