lundi 12 mars 2012

L'an 0 après JC (John Carter)


-          Tu peux arrêter un instant de fixer les étoiles et m’écouter un peu ? D’ailleurs, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu n’arrêtes pas de regarder le ciel depuis la projection de « John Carter ».
-          Excuse-moi. Il m’est difficile de me passionner pour ce film 3D aux enjeux financiers colossaux. Son budget en fait le « Avatar » du studio Disney*. Et pourtant, on ne constate aucun engouement public pour ce « planet opera » qui fait trembler Disney…
-          Que le public boude cette superproduction est parfaitement logique vu le niveau du film. « John Carter » n’est qu’un agréable divertissement qui s’effacera très vite des mémoires. Son défaut d’originalité en est sûrement la cause : tout semble avoir déjà été vu ailleurs dans ce film. Il évoque un mélange de « Star Wars », « Dune », « Avatar » et même de « Cowboys et envahisseurs », sans réussir à transcender ces références.
-          C’est là un des paradoxes du film : « John Carter » est l’adaptation du premier roman du « cycle de Mars » de Burroughs, publié en 1912, une œuvre fondatrice de la science-fiction qui a inspiré bien plus tard tout un pan de la SF. En un sens, on peut dire que les films que tu viens de citer n’auraient jamais existé sans la publication de ce roman. Sauf qu’au cinéma, la chronologie est inversée, et c’est « John Carter » qui semble s’inspirer de ces films !
-          Il a tout simplement un siècle de retard ! Mais le manque d’originalité de l’univers de « John Carter » n’aurait pas été rédhibitoire si le film était soutenu par un bon scénario et l’interprétation des acteurs. Or, ni l’un ni l’autre ne retiennent l’attention.
-          Surtout les acteurs ! Ils sont malheureusement pathétiques dans leurs efforts pour faire vivre cette épopée martienne. En conséquence, malgré le déchaînement d’effets spéciaux, l’histoire se suit sans aucune émotion. De plus, le film est visuellement aussi kitsch que le nom de l’acteur principal…
-          C’est trop facile ça, comme jeu de mots !
-          … quant à la musique, pourtant signée Giacchino, elle est si quelconque qu’elle se détache à peine des bruitages.
-          La mise en scène d’Andrew Stanton, réalisateur de films d’animation Pixar, est au niveau exigé par un tel blockbuster… mais ne suffira pas à sauver « John Carter » de l’oubli auquel il semble destiné. Quoi ? Encore ! Mais qu’y a-t-il donc dans le ciel, cette nuit ? Tu n’es tout de même pas en train de chercher Mars ?
-          Bien sûr que non. C’est Pandora que je guette… (Soupir)

On retiendra…
Des scènes d’action servies par le gigantisme des effets spéciaux, encore plus impressionnantes en 3D.

On oubliera…
Les acteurs, la musique, la direction artistique parfois douteuse, l’humour trop peu présent, et l’absence de souffle…

*A noter :
« Faire son Avatar » va bientôt devenir une expression au cinéma. Suite au succès du film de James Cameron, beaucoup de réalisateurs ont déclaré leur intention de réaliser une superproduction 3D de science-fiction. Après « John Carter », c’est Ridley Scott qui essaiera de dépasser James Cameron avec « Prometheus » fin mai. Roland Emmerich devrait adapter « Fondation » au cinéma, et Luc Besson prépare un « Cinquième élément puissance 10 ». En attendant la sortie des suites d’ « Avatar »…

« John Carter » d’Andrew Stanton, avec Taylor Kitsch, Lynn Collins,…

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