Pourquoi être allé le voir ?
Philippe Garrel fait partie de ces auteurs que l’on a plaisir à retrouver régulièrement au cinéma : depuis 1967, il tourne un nouveau long-métrage tous les deux, trois ans. Comme un symbole de cette inaltérable régularité, son 28ème film, « Le sel des larmes », en compétition à Berlin cette année, a fait partie des premières nouveautés françaises à oser être distribuées dans les salles de cinéma réouvertes.
Pourquoi le voir ?
Rares sont les cinéastes qui restent aussi fidèles à eux-mêmes comme Philippe Garrel. Le temps ne semble avoir aucune prise sur son cinéma – que ce soit sa forme ou son fond. Garrel joue sciemment avec cette constance. Il fait en sorte que son film soit difficile à dater et donc « atemporel » : par l’image noir et blanc en noir et blanc par exemple, ou l’utilisation exclusive de décors dépouillés (souvent des intérieurs anciens) sans trace de modernité. « Le sel des larmes » aurait ainsi pu sortir il y a dix ans (depuis que Jean-Louis Aubert signe la musique des films de Garrel).
Pourquoi ne pas le voir ?
Si Philippe Garrel est très régulier dans sa façon de fabriquer des films, ses films sont pourtant irréguliers en qualité. Les meilleurs jouent de leur « atemporalité » pour atteindre à l’universel et à l’éternel. Les plus mauvais, dont celui-ci en fait partie, paraissent juste anachroniques. Le problème de « Le sel des larmes » est qu’il est sorti en 2020, dans un monde « post-Weinstein » (et même post-Covid) et qu’il apparait en complet décalage avec son époque. La plupart des dialogues censés être tenus par des jeunes d’aujourd’hui sur les femmes sonnent totalement faux. Autre problème, André Wilms est trop vieux pour son rôle, comme ce film l’est pour notre présent.
On retiendra…
L’extrême régularité d’un cinéma qui semble en-dehors du temps.
On oubliera…
Plutôt qu’intemporel, ce film-ci semble anachronique.
« Le sel des larmes » de Philippe Garrel, avec Logann Antofuermo, Oulaya Amamra,…
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