« White
house down » est le quatorzième film de Roland Emmerich, et son quatorzième
blockbuster. Deux ans après l’échec cuisant de son film historique « Anonymous »,
le réalisateur allemand a semble-t-il voulu renouer avec le cinéma qui a fait
son succès : un grand film d’action et de destruction massive à plusieurs
centaines de millions de dollars de budget. Comme il avait déjà fait s’effondrer
la Maison-Blanche dans ses trois plus grands succès à ce jour, « Independance
day » (1996), « 2012 »
(2009), « Le jour d’après » (2004), c’est tout naturellement que les
producteurs de « White house down » lui ont confié cette nouvelle
destruction du palais présidentiel américain, cette fois-ci étalée sur deux
heures et quart de film. Mieux qu’un blockbuster, un white-housebuster.
Il n’y a pas besoin d’un retour aux sources pour
constater une fois de plus à quel point le cinéma d’Emmerich est peu ambitieux.
« White house down » ne vise évidemment pas plus haut que le simple
divertissement estival bourré de scènes d’action ahurissantes et abrutissantes.
Action déjà vue
Sauf que le
changement d’échelle imposé par ce film, qui oblige le réalisateur à ne pas
détruire le monde entier mais un simple édifice, ôte au film son contenu
spectaculaire. Les scènes d’action semblent déjà avoir été vues et revues mille
fois ailleurs, à commencer par les propres films d’Emmerich. De ce côté-là, « White
house down » est complètement anachronique.
Ratage présidentiel
Le film ne prétendait pas seulement proposer des
scènes d’action. Il voulait aussi se rapprocher du fun et du comique de son
modèle évident, « Die hard ». Pour cela, les scénaristes ont eu la
très mauvaise idée de faire du président des Etats-Unis (interprété par Jamie
Foxx) le second personnage principal. C’est censé être le ressort comique
principal du long-métrage : malmener la figure présidentielle. Le film,
qui raconte le sauvetage du président, espère donc être sauvé par ce président.
On voit ainsi dans « White house down » le président des Etats-Unis ramper
à quatre pattes, escalader la cage d’un ascenseur, conduire la voiture
présidentielle dans le jardin de la Maison-Blanche. Il va même perdre sa
chaussure et se mettre à courir en baskets.
Ça aurait
pu être drôle si le président avait joué son propre rôle. Comme ce n’est
évidemment pas le cas, le second degré s’avère complètement raté. Le film
espère jouer de son décalage avec la réalité pour gagner en humour. Or, ce
décalage ne cesse de rappeler au spectateur à quel point ce qu’il regarde est
faux. Ennuyeux puis agaçant, « White house down » s’effondre donc tout
seul : le spectateur, incapable de croire à ce qu’il voit, ne rentre
jamais dans le film, et subit donc pendant plus de deux heures la médiocrité de
la mise en scène et les rebondissements téléphonés de son scénario.
Divertissement trop pur
« White house down » est par conséquent complètement
dispensable, et se rate sur tous les tableaux. On n’a jamais attendu ça de la
part du réalisateur, mais ici on déplore encore plus l’absence de sous-texte, d’intelligence
dans ce pur divertissement. Loin des sous-entendus et de l’humour de « Star
trek into darkness », loin du spectacle de « Man of steel », « White
house down » est peut-être le pire blockbuster de cet été.
On retiendra…
L’idée-même du film :
demander à Roland Emmerich de répéter pour la quatrième fois de sa carrière la
destruction de la Maison-Blanche.
On oubliera…
Bêtise du scénario, échec des
tentatives de second degré, scènes d’action déjà vues : le ratage est d’envergure.
« White house down » de Roland
Emmerich, avec Channing Tatum, Jamie Foxx,…
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