- Dis, t’es-tu déjà demandé pourquoi avait-on à l’INSA un département dont le nom STPI est l’acronyme de « Si tu peux, implose » ? Pourquoi la PO IMACS, qui rassemble le moins de monde ici, a pourtant le nom le plus long ? Ou pourquoi l’amphi Vinci est-il dans le sens opposé à celui Riquet ? Pourquoi est-ce qu’il y a écrit « Carottes rapées » sur le bac contenant les pains au RU ?...
- Eh ! Mais qu’est-ce qui te prend ? Où vas-tu chercher tout ça ?
- Quoi, tu as oublié ? Mais il y avait la réponse à toutes ces questions dans le film d’hier, « Rubber » !
- Mmh… Non, ce n’est pas vraiment ça qui m’a frappé ; j’en retiendrais plutôt les explosions céphaliques spectaculaires qui rythment le film avec une maîtrise admirable du…
- Oh non, n’embraye pas de nouveau avec tes explications d’infatué ! Un peu moins d’outrecuidance serait la bienvenue dans cette rubrique.
- Tu as raison, ça ne peut qu’agacer nos (hypothétiques) lecteurs. Mais où en étions-nous ?
- Au fait que dans « Rubber » on trouve du sang et des cadavres. Mais rassurons les éventuels spectateurs : ce n’est pas vraiment un film d’horreur. C’est aussi une comédie. Mais en fait, le terme ne convient pas vraiment non plus. Alors, peut-être est-ce un western, ou même un film… philosophique ? Mais on ne peut le réduire à la mise en abyme filée tout au long du film. Le terme « expérimental » conviendrait-il mieux ?
- Euh… Allô allô, y aurait-t-il encore des lecteurs ? Aïe aïe aïe cet article est vraiment mal parti… Laisse-moi rattraper le coup : dans « Rubber », on suit tout simplement la vengeance de Robert, qui après avoir connu l’ivresse de la liberté retrouvée dans le désert californien, se met à écraser et éclater tous les objets inertes ou animés qui ont le malheur de croiser sa route… Parcours suivi à la jumelle par un groupe de touristes eux-aussi en plein désert, spectateurs comme nous du film au destin aussi étonnant que celui de Robert…
- Non, ça ne va pas non plus. Il manque quelque chose. Mais quoi ?... En tout cas, ce film est important car il marque - peut-être - un tournant dans l’industrie cinématographique actuelle d’aujourd’hui. Le français Quentin Dupieux, auteur d’un des plus gros bides public du cinéma français de ces dernières années avec la comédie « Steak » (le seul film à avoir récolté une moyenne de 1% de satisfaction le jour de sa sortie), qui se fait aussi appeler Mr Oizo dans le milieu de la musique, a tourné ce film en deux semaines, entouré d’une équipe réduite à trois personnes, sans producteurs et… avec une appareil photo numérique (qui coûte quand même 3000 euros). Et pourtant, la photographie est superbe, les effets spéciaux réussis : on n’imagine pas un seul instant que le budget du film n’atteint pas le million d’euros.
- Quentin Dupieux fait beaucoup avec très peu. Il prouve ainsi que les réalisateurs disposant des moyens technologiques d’aujourd’hui peuvent se passer de studios.
- Ne t’emballe pas trop non plus : tout le monde n’est pas Dupieux. Et on ne le suivra certainement pas lorsqu’il affirme que Youtube remplacera bientôt le cinéma. Même si on y croirait presque avec ce film…
- Ça y est, ça me revient ! Le détail qui manquait pour que les lecteurs comprennent un peu la particularité de « Rubber » ! Le personnage principal, le tueur en série Robert, est un pneu. Oui, un PNEU.
- Mayday, mayday, on vient de perdre le lecteur…
On retiendra…
L’originalité du scénario de « Rubber », du jamais vu au cinéma. On espère que Robert le pneu sera nommé au César du meilleur acteur cette année.
On oubliera…
Ni ses clés, ni son téléphone portable, encore moins son portefeuille. Oui, on vous prépare à l’ambiance « Rubber ».
A noter :
… que c’est en essayant l’appareil photo numérique avec lequel le film a été tourné que le réalisateur a eu l’idée de Rubber : en filmant un pneu dévalant une colline sous fond de coucher de soleil corse.
… que le film sortira en avril aux Etats-Unis.
« Rubber » de Quentin Dupieux, avec Robert, Stephen Spinella, Roxane Mesquida,…
Par Imer et Miltiade
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