Pourquoi être allé le voir ?
Dans un été
hollywoodien complètement creux, ce film indépendant était la plus belle
promesse de frissons. Il s’agit du deuxième long-métrage d’Ari Aster dont le
premier, déjà étiqueté « film d’horreur », avait pas mal fait parler
de lui (« Hérédité »).
Pourquoi le voir ?
Un film
d’horreur aussi bien mis en scène, aussi original et prenant, aussi inquiétant,
ça n’était pas arrivé depuis bien longtemps ! Le réalisateur commence par
brouiller les pistes sur le sujet réel de son histoire : on craint d’abord
d’avoir affaire avec une intrigue psychologique à base de traumas refoulés,
puis d’un film de défonce façon « Climax », jusqu’à ce que les
personnages et l’intrigue s’installent à Hårga, une communauté enclavée dans la nature suédoise. Le mystère de ce que sera le sujet du film est alors entier – jusqu’à un
premier choc narratif, inouï, qui laissera encore sonné le spectateur pendant
encore un bon moment avant qu’il ne comprenne que les clés du film sont à sa
portée… Le film mériterait d’être vu rien que pour cette scène, tant elle est impressionnante !
« Midsommar »
est fort, très fort, et est remarquablement bien filmé – la mise en scène rappelle
d’ailleurs par bien des aspects celle de Stanley Kubrick, le modèle
indépassable. Les acteurs sont tous excellents et Florence Pugh, qui interprète
le personnage principal, fascinante. Jouer du contraste entre l’innocence apparente de cette communauté (avec l'idée géniale du décor de l'été suédois, durant lequel le soleil ne se couche presque jamais) et l’horreur
qu’elle couve pour inspirer l'effroi – ce principe du film peut sembler simple mais il s’avère fonctionner à plein et être bien plus
puissant et profond qu’imaginé de prime abord.
Pourquoi ne pas le voir ?
Pendant les
trois premiers quarts du film, le réalisateur a au moins un coup d’avance sur
ses spectateurs. Mais vers la fin du film (à un moment qui doit varier selon
les spectateurs), la conclusion du film se fait deviner et le film se fait
alors assez lourd voire lassant. La mise en scène toujours très travaillé, que l'on trouvait avant géniale, se met à frôler la sophistication inutile et la prétention.
On retiendra…
L’horreur en plein jour et en
plein soleil. Les surprises du scénario. La mise en scène, impressionnante de
puissance.
On oubliera…
Le film ne résiste pas
complètement au dévoilement de son mystère. La fin ambigüe.
« Midsommar » d’Ari
Aster, avec Florence Pugh, Jack Reynor,…