Plus de dix
ans après « La guerre des mondes », Steven Spielberg revient à la
science-fiction (et au blockbuster), genre dans lequel il a réalisé la plupart
de ses plus grands chefs-d’œuvre. Adapté d’un roman (d’Ernest Cline, paru en
2011), « Ready Player One » est un hommage au jeu vidéo et à la
culture geek.
« Ready
Player One » est avant tout une ébouriffante course-poursuite géante où
Spielberg fait montre de son talent pour restituer le mouvement et l’action. On
n’avait encore jamais vu une caméra virevolter avec autant d’aisance au sein
d’un tel déchaînement d’action trépidante (de la course automobile à la
bataille rangée), dans des plans-séquences hallucinants qui n’existent que par
la grâce du numérique. Le mouvement, qui est au centre de la mise en scène de
Spielberg, est ici permanent, aussi bien à l’image que dans le scénario. Ce
dernier est en effet riches de nombreuses péripéties venant constamment
redonner de l’élan au déroulé d’une intrigue par ailleurs très programmatique.
Fouillis de références
Ce que l’on
retient surtout de « Ready Player One » c’est ce foisonnement inouï de
références en tous genres qui ont été accumulées dans chacun de ses plans.
Celles-ci ne sont pas cantonnées à la seule sphère du jeu vidéo, mais englobent
tout un imaginaire des années 80 à aujourd’hui. Le réalisateur a même eu le
droit de revisiter « Shining », dans une séquence jubilatoire – qui
ne plaira d’ailleurs sûrement pas au jeune public du film de Spielberg ! De
la même manière qu’il avait assumé jusqu’à la parodie la logique de parc
d’attraction de « Jurassic Park » (en filmant les propres produits
dérivés du film), ces mille et une références font se répondre la forme et le
fond du film, qui sont tous les deux des « chasses à l’œuf » (easter
egg). Seule restriction discernable : par décence il semble que Spielberg
ait évité les autocitations… alors même qu’il a largement contribué à façonner
cette culture à laquelle il entend rendre hommage !
« Ready
Player One » peut se voir comme une réactualisation, à l’heure d’internet
et des jeux vidéo, de l’esprit d’aventure enfantin qui soufflait dans les
productions Amblin. Et ça marche ! Mais d’où aussi la naïveté confondante
des dernières séquences (ou encore la surprise très limitée à la révélation de
l’identité réelle des personnages derrière les avatars), qui est peut-être ce
qui passe le moins bien aujourd’hui… La pirouette quasi moralisatrice finale est même une pure incongruité, au regard du discours jusqu'à présent dans le film.
Cette fin surprenante ne suffit pas cependant à diminuer la qualité de ce trente-et-unième long-métrage de Spielberg. En 2018, le
cinéma de Spielberg continue d’afficher une santé insolente, tant dans la
sphère du film d’auteur (« Pentagone papers ») que dans celle du blockbuster.
On retiendra…
Mouvements de caméra
virevoltant, rythme trépidant, foisonnement des références : une grande
aventure visuelle.
On oubliera…
La naïveté finale.
« Ready Player One » de Steven
Spielberg, avec Taylor Sheridan, Olivia Cooke,…
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