Au sortir d’une salle de cinéma,
des réactions reviennent systématiquement. Pourtant, elles ne sont pas toujours
pertinentes. Voici une liste, forcément subjective, des cinq mauvaises manières
de juger un film :
1. « C’est pas réaliste. »
C’est la critique la plus basique
que l’on puisse faire : tout le monde est capable de se rendre compte
qu’entre le cinéma et la réalité, il y a comme une différence (surtout lorsque,
par exemple, cette remarque est émise après la projection d’un film de
science-fiction). Moins prosaïquement, un spectateur noue un pacte avec un film,
un pacte de croyance. Une histoire ne fonctionne jamais s’il ne fait pas
l’effort d’y croire (parfois même, on lui mâche le travail en titrant « Inspiré
de faits réels » !). Alors oui, un film peut être incohérent, se
moquer de ses spectateurs, user de facilités scénaristiques, mais il ne sera
jamais réaliste.
2. « Le scénario est trop classique. »
La remarque est sûrement juste,
mais qu’est-ce qu’un scénario « classique » ? Prenez un peu de
recul, et vous observerez que malgré tous les films qui sortent chaque année au
cinéma, beaucoup ne sont que des variations d’une même histoire. Peu nombreuses
sont les nouvelles ficelles trouvées par les scénaristes pour écrire une
histoire. Ce constat s’élargit bien au-delà du cinéma : depuis toujours,
l’homme se raconte toujours les mêmes histoires. Sauf qu’il le fait avec plus
ou moins de talent – et c’est ce sur quoi on doit d’abord se pencher.
3. « C’est un bon divertissement mais je n’en demandais pas plus. »
La remarque-type que l’on sort après
avoir vu un nanar. On peut peut-être s’amuser devant un nanar, mais il faut
aussi être franc : un nanar, c’est nul. Les exemples pullulent chaque
année de films divertissants et bien réalisés. La prochaine fois, choisissez
mieux votre sortie cinéma.
4. « C’est nul, je n’ai rien compris. »
Remarque entendue trop souvent
après la projection d’un film dit « d’auteur ». Il n’y a pas besoin
de tout comprendre pour apprécier un film. Tous les réalisateurs ne demandent
pas au spectateur de tout comprendre de leur film dès la fin du
générique ! Lorsque c’est le cas c’est même extrêmement dommage –
signifiant ou que vous êtes suprêmement intelligent, ou que le film était d’une
grande pauvreté. Un film encore voilé de mystère à la fin de la projection vit
encore dans votre esprit. Il continue à vous enrichir plusieurs heures voire
plusieurs jours après sa projection !
5. « La 3D ne servait à rien. »
On ne peut pas lutter contre la
mauvaise foi, mais l’auteur de cette remarque se plaint souvent par celle-ci du
surcoût 3D qu’il a (certes, injustement) payé. Or, le prix d’une place de
cinéma n’a aucune incidence sur la qualité d’un film ! Il est aussi
possible que le film ait été mal converti en 3D, mais maintenant que l’euphorie
post-« Avatar » s’est dissipée chez les producteurs, cette
possibilité est de moins en moins probable. Dans tous les cas, et bien que
cette technologie soit plus ou moins bien exploitée, il me semble être aussi
inconséquent de voir en 2D un film prévu pour une projection 3D que de voir en
noir et blanc un film tourné en couleurs.
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