12h20 : Dans la queue du RU,
vous ne progressez pas. L’étudiant devant vous, plongé dans la lecture de
Contact, oublie d’avancer et se fait systématiquement doubler. Pour contrer la
colère montante, vous décidez de l’imiter en prenant vous-aussi un Contact.
Tiens, la rubrique cinéma est consacrée à « Looper ». Vous l’avez vu
hier.
8h30 : Encore une
interminable semaine de cours. Alors que vous commencez déjà à vous endormir,
vous vous remémorez votre week-end et sa fantastique séance de cinéma.
« Looper » : un film de science-fiction basé sur des boucles
spatio-temporelles. Depuis « Inception » vous n’aviez plus suivi
d’histoire originale aussi alambiquée au cinéma. Surprenant de bout en bout et
plein de bonnes idées, ce film vous a époustouflé. Partant toujours dans une
direction inattendue, très bien découpé, c’est une réussite.
12h23 : Toujours pas avancé
d’un pas. Vous auriez vraiment dû passer par la cafétéria. La chronique cinéma
de Contact est un peu trop enthousiaste à votre goût. Même si vous avez adoré
« Looper », pour son très bon scénario, quelque chose vous gêne quand
même : la photographie du film n’est vraiment pas terrible. Quant à la
direction artistique, dans toute la partie urbaine du film on frôle parfois le
ridicule. Rian Johnson, réalisateur et scénariste du film, n’avait certes qu’un
petit budget par rapport aux autres blockbusters hollywoodiens, mais quelle que
soit l’excuse le défaut est bel et bien là. Difficile de faire de la
science-fiction avec un petit budget (sur ce sujet, le cinéma français regorge
d’exemples) mais pas impossible pour autant : Rian Johnson le réussit
pendant plus de la moitié du film, lorsque l’action a lieu dans une ferme au
milieu d’un champ de maïs.
18h20 : La première journée
de cours vient enfin de s’achever. Pour vous remonter le moral, et parce que le
film de ce week-end vous a beaucoup plu, vous décidez d’écrire un article pour
Contact sur le film avant de commencer les devoirs. Sur le chemin, vous
réfléchissez déjà à la note : après « Amour » et
« Skyfall », ce sera encore un 5. Il y a encore des réalisateurs innovants
à Hollywood. Quel bon mois de novembre.
12h25 : Que le temps passe
lentement quand on regarde sa montre toutes les minutes. Si seulement vous
pouviez remonter dans le temps dix minutes plus tôt et passer par la cafétéria.
Ou bousculer tout le monde comme Bruce Willis dans « Looper ».
19h23 : L’article est terminé. Finalement, vous avez
mis 4, ce qui est déjà bien. Pour changer, vous n’avez pas écrit la critique
sous la forme d’un dialogue, mais comme si vous transcriviez les pensées d’un
étudiant souffrant de l’attente dans la queue du RU. Il n’y a plus qu’à poster
ça sur le web. Après hésitation, vous rajoutez in extremis le « On
retiendra…/On oubliera… » Il paraît que beaucoup de lecteurs ne lisent que
cette partie-là de l’article.
On retiendra…
Excellent scénario, surprenant,
innovant, imprévisible, servi par le montage adéquat. Et la scène qu’on imagine
spécialement écrite pour Bruce Willis.
On oubliera…
Une direction artistique
hasardeuse. Le film bute parfois contre les limites de son budget.
« Looper » de Rian
Johnson, avec Joseph Gordon-Levitt, Bruce Willis,…
Oui, je regarde toutes sortes de films et ici https://libertyland.cloud/ Souvent, je trouve tout ce que vous pouvez regarder en toute sécurité et je pense que ce site vous conviendra également.
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